La ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghebrit, a annoncé, hier mercredi, à partir de Tizi Ouzou, de nouvelles mesures à la prochaine rentrée scolaire pour lutter efficacement contre la fraude durant les examens de fin d'année, notamment le baccalauréat. «Celui ou celle qui photographie un sujet et l'introduit sur un réseau social dix minutes après sa distribution doit être inquiété, même sévèrement sanctionné, a-t-elle indiqué lors d'une conférence de presse en marge d'une visite de travail et d'inspection dans la wilaya de Tizi Ouzou. «A la prochaine rentrée scolaire, soit, en septembre prochain, nous allons demander la révision du Code pénal à travers l'introduction de nouvelles dispositions pour adapter ainsi la loi aux nouvelles technologies de l'information et surtout sanctionner les fraudeurs à tous les examens de l'éducation nationale », a-t-elle déclaré. Revenant sur la fraude, à grande échelle, qui a entaché l'examen du bac, Mme Benghebrit a salué la prise de conscience de la société qui a su, dès le départ, relever le défi. «C'était une tentative terroriste pour abattre la société et, une mauvaise expérience que nous avons su transformer en victoire», a-t-elle poursuivi. Interrogée sur l'enquête diligentée pour déterminer et situer les responsabilités de cette fraude à grande échelle ayant contraint l'Etat à programmer une session partielle de cet examen, la ministre de l'Education nationale a indiqué que cette information judiciaire est toujours en cours. «Si les quatre personnes impliquées dans cette fraude ont été placées en détention provisoire et que si l'instruction suit toujours son cours, s'agissant des autres personnes qui ont partagé les sujets et les réponses sur les réseaux sociaux, il y a lieu de souligner que la fraude virtuelle n'existe pas dans le Code pénal», a-t-elle relevé. Interrogée sur l'éventualité de recourir aux langues étrangères pour l'enseignement des matières scientifiques, à la prochaine rentrée scolaire, Mme Benghabrit a assuré ne pas avoir annoncé une telle mesure. «L'enseignement se poursuivra dans la langue arabe», a-t-elle insisté, précisant qu'à court terme, la «la terminologie scientifique, en anglais et français notamment, sera introduite dans les manuels scolaires et dans des glossaires» afin de «mieux préparer les élèves aux études supérieures» mais aussi leur «permettre de participer à des tournois et concours à l'étranger». L'hôte de la ville des Genêts est également revenue sur le projet de la réforme de l'examen du baccalauréat qui sera, a-t-elle fait savoir, examiné par le conseil du gouvernement le 24 août prochain en prévision de son adoption par le conseil des ministres. «Six propositions ont été faites par la commission chargée de l'élaboration dudit projet visant à réduire la durée des épreuves du baccalauréat», a-t-elle indiqué, précisant que celles-ci (propositions, ndlr) portent sur plusieurs volets notamment le recours au contrôle continu pour les matières non concernées par les épreuves du bac assurant qu'aucune suppression ne figure dans les propositions de la commission. «L'examen du bac, qui occupe trop les esprits, est devenu une machine d'exclusion alors qu'en vérité il ne constitue qu'un examen attestant un niveau scolaire», a-t-elle fait observer.