Napoléon disait : «Que lorsque la Chine se réveillera, le monde tremblera.» Cet aphorisme semble se vérifier depuis la fin du XXIe siècle. Ce pays autrefois pauvre, économiquement sous-développé, avec une poussée démographique hors normes avec une population de un milliard 400 millions d'habitants, un pays asiatique longtemps à l'ombre du Japon et du modèle économique américain, est devenu le 2e pays au monde par son produit intérieur brut (PIB) derrière les Etats-Unis. Cette performance a été réalisée en un temps record, en l'espace de moins de 40 ans, sous la conduite de l'ex- secrétaire général du parti communiste Deng Xiaoping, lequel a réussi à rendre performante une politique désignée sous l'appellation d'économie socialiste de marché. Jusque-là, personne ne s'imaginait qu'il était possible pour un pays socialiste de concurrencer les économies libérales, surtout avec l'effondrement de l'Union soviétique. De 1978 à 2016, les progrès réalisés par la Chine laissent perplexes les spécialistes des économies occidentales ; selon les calculs de la Banque mondiale, le produit intérieur brut chinois a dépassé celui des Etats-Unis, devenant le premier pays au monde pour le PIB à parité pour le pouvoir d'achat. De 2000 à 2010, la Chine a fourni 33% de la croissance mondiale en valeur absolue. Les Chinois ont très rapidement intégré le secteur privé dans leur économie. Il était possible désormais pour les Chinois de s'enrichir, de voir le niveau de vie augmenter, y compris en acquérant des produits luxueux. L'ouverture de l'économie chinoise aux pays capitalistes après son adhésion en 2001 à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) a permis aux firmes étrangères de découvrir l'ampleur d'un gigantesque marché où les coûts de production étaient largement en dessous de ce qui se pratique dans les pays de l'OCDE. La Chine comptait 800 millions de travailleurs en 2010, dont 38% dans l'agriculture qui génère 9,6% du PIB. Le plus spectaculaire épisode s'est passé durant la crise de 2008. La Chine qui enregistrait tous les ans un taux de croissance annuel entre 10% et 12% n'a pas été affectée par la dépression économique mondiale, puisque ce pays réalisera un taux de 6% et se permettra d'injecter 2 000 milliards de dollars dans l'économie américaine à titre de prêt pour écouler ses produits sur le marché américain. Après un demi-siècle de coopération avec les pays occidentaux, qui n'a pas donné les fruits escomptés, les Africains, et plus particulièrement les Algériens, se tournent vers la Chine afin de hisser leurs économies au moins au rang de nations émergentes.