Le meilleur symbole de l'importance de l'olivier se trouve certainement sur le drapeau de l'ONU, où la carte du monde est placée dans une couronne de rameaux d'olivier. Il tirerait cette position honorifique de son origine géographique de la Méditerranée considérée comme le lac de la paix, mission principale, par ailleurs, de l'institution internationale. C'est dire si l'olivier est un patrimoine de l'humanité. Si l'olivier est aujourd'hui principalement cultivé dans les régions de la Méditerranée, sa présence, selon le linguiste Mohand Akli Haddadou, est attestée au Sahara où il est désigné par ahatim (du phénicien : zytim), comme en témoigne les oliviers fossilisés du Hoggar. Historiquement, les travaux des archéologues feraient même remonter les origines de sa domestication entre 3800 et 3200 avant Jésus-Christ. C'est aussi une des plantes les plus citées dans la Bible : Noé accueillit la colombe tenant dans son bec un rameau d'olivier et lui annonçant la fin du Déluge. Environnement et culture Cultivé depuis l'Antiquité, l'olivier est un arbre rustique, peu exigeant est bien adapté aux conditions difficiles des régions méditerranéennes. Il y est un élément caractéristique du paysage et y valorise efficacement les ressources en eau. Très fréquemment, la culture de l'olivier a un impact positif sur l'environnement et la conservation des paysages. Elle constitue un élément essentiel dans la lutte contre la désertification, un des problèmes écologiques les plus importants des régions méditerranéennes. De plus, en tant que zones de refuge et d'alimentation pour la faune sauvage, les oliveraies contribuent significativement au maintien de la biodiversité de ces régions. Les plantations traditionnelles comportent la valeur écologique et paysagère la plus élevée. Par leur mode de gestion généralement extensif, avec un recours minimal aux intrants externes à l'exploitation, elles enrichissent les écosystèmes concernés. Dans les zones en pente, les plantations traditionnelles sont souvent disposées en terrasses, contribuant ainsi à réduire les problèmes d'érosion et de perte du sol. Toutefois, en raison de leur faible productivité, la rentabilité des oliveraies traditionnelles, situées sur sols pauvres, pose souvent des problèmes. Lorsque ces oliveraies sont abandonnées, elles ne sont pas remplacées par d'autres cultures et peu à peu deviennent une sorte de maquis. S'ils ne sont pas entretenus, ces maquis sont propices aux incendies de l'été, un des fléaux écologiques les plus importants des régions méditerranéennes. Dans les systèmes d'obtention d'huile d'olive par pression ou par centrifugation à trois phases (huiles, margines et grignons), majoritaires en Italie et en Grèce, l'enjeu environnemental est lié au grand volume d'eau qu'il faut ajouter ainsi qu'à l'évacuation du grand volume de margines. Pour éviter tout préjudice à l'environnement, la décharge des margines dans les cours d'eau devrait être faite seulement après traitement, ce qui nécessite que les moulins soient munis d'installation d'épurement ou de bassins d'évaporation. L'épandage des margines dans les champs en tant que fertilisant est aussi possible. De nouvelles techniques se développent actuellement pour permettre la valorisation énergétique de la biomasse de l'olivier (restes de la taille des arbres, traitement des grignons après l'extraction de l'huile, etc.), ce qui, à terme, devrait aboutir à une contribution positive de la filière oléicole à la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. De Lmaynsra à l'industrialisation Exporter, c'est le maître-mot des responsables de Ifri Olive, une entreprise spécialisée dans l'huile d'olive. D'une simple huilerie traditionnelle, créée en 1922 par le grand-père dans la vallée de la Soummam, dans le village historique d'Ifri, est née une grande huilerie industrielle au début des années 1990. Reprise par les petits-enfants, dont deux ingénieurs agronomes qui ont décidé d'investir dans l'huile d'olive qui confient-ils n'a pas encore connue les feux de la rampe du point de vue économique. Sur la même lancée, il regrettera, se confiant à un confrère lors de la Foire internationale d'Alger, l'absence d'un centre de dégustation d'huile d'olive. Ce qu'ils tentent de combler à l'occasion de telles manifestations. Le dernier né : des glaces à l'huile d'olive. Devant l'étonnement des visiteurs, son gérant indiquera que ce genre de produits existe déjà aux Etats-Unis et est utilisé par les consommateurs occidentaux pour contrer des maladies comme l'angine. Reconnu par ses pairs étrangers, cette entreprise participe au Concours international d'huile d'olive en France. Si l'olivier est cet arbre dont la symbolique reste encore très forte en Kabylie, en pratique, son entretien ne fait pas toujours partie des préoccupations des villageois, bien qu'ils en attendent de belles récoltes chaque hiver, à tel point que pendant cette période, l'huile et son prix passe en première position dans les discussions. Les citadins, quant à eux, même ayant perdu le lien avec la terre natale, se débrouillent toujours une connaissance qui leur ramènera cette huile d'olive de bonne qualité. Car comme pour tout produit rarissime, les arnaqueurs, à la recherche du gain facile, sont légion. (Suite et fin)