La Douma a ratifié un accord entre Damas et Moscou permettant aux Russes de rester «indéfiniment» sur leur désormais fameuse base aérienne de Hmeymim, d'où décollent actuellement les Sukhois qui bombardent les terroristes immodérément modérés. De quoi être au centre de cette région chaque jour plus stratégique qu'est la Méditerranée orientale. Moscou et Washington se rapprocheraient (le conditionnel est de mise) d'un accord en vue de bombardements conjoints sur Daech et sans doute Al Nosra autour d'Alep. Certes, il convient de rester prudent car la coopération russo-US en Syrie est un vieux serpent de mer qui n'a encore débouché sur rien ; toutefois, si cet accord est conclu, l'on assisterait grosso modo à un alignement états-unien sur le Kremlin, ce qui ne surprendra pas vraiment. Peut-être le plus intéressant de tout : des bombardiers russes TU-22m3 sont actuellement présents sur la base iranienne de Hamadan d'où ils partent pour déverser leurs bonbons sur Daech, Nosra & co. Ils décollaient jusque-là du sud de la Russie, car la base de Hmeymim ne disposant pas d'une piste assez longue pour accueillir ces mastodontes. Cet accord surprise et non encore divulgué permet de réduire grandement la distance (900 km au lieu de 2 200 km), donc de multiplier les frappes. Surtout, il en dit long sur la force de l'entrisme russe au Moyen-Orient depuis un an. Il éclaire d'un jour nouveau l'étroite coopération irano-russe - si l'on ne s'abuse, c'est la première fois que Téhéran accepte des avions étrangers sur son sol - mais aussi la connivence de l'Irak, tout heureux de permettre le survol de son territoire - les Américains, présents dans le ciel irakien, ont-ils été mis devant le fait accompli par Bahgdad ou ont-ils complaisamment donné leur feu vert ? Chiche ! A Saint-Pétersbourg, Erdoğan et Poutine relancent leur coopération dans l'intérêt des deux peuples, notamment pour réaliser un gazoduc en mer Noire, d'un seul tube au lieu de deux. Cette réduction de capacité pour exporter du gaz russe pourrait servir l'intérêt du peuple syrien, car elle laisse une opportunité à un gazoduc Golfe-Méditerranée en Y, qui partirait des deux côtés du mégagisement offshore partagé par Qatar et Iran, leurs alliés respectifs, branche sud via Arabie-Jordanie, branche nord via Iran-Irak, les deux se rejoignant en Syrie jusqu'à Tartous. La tragédie syrienne, provoquée par la concurrence de deux projets de gazoducs en 2009-10, se terminerait par un compromis, un partage des marchés et tuyaux. Chiche ! Solidarité au féminin Une nouvelle flottille, nommée «Amal- Hope» (qui signifie Espoir en arabe et en anglais) exclusivement composée de femmes, prendra la mer cette année, tentant de briser le blocus imposé à la bande de Ghaza. Dans la continuation des Flottilles de la Liberté qui depuis 2008 ont tenté de se rendre à Ghaza pour témoigner de la solidarité internationale aux Palestiniens de Ghaza sous blocus depuis 2006, un bateau va à nouveau prendre la mer en septembre prochain. Afin de mettre en évidence la situation dramatique et injuste imposée aux deux millions de civils qui survivent dans Ghaza en ruines, des femmes ont choisi de tenter une nouvelle fois de briser le blocus. Navigatrices et passagères, personnalités et «simples» citoyennes, elles apportent aux femmes de Ghaza un message d'espoir : Ghaza, la Palestine, n'est pas seule.