«Les prochaines élections n'intéressent pas le Parti des travailleurs, mais ce dernier discute plutôt des problèmes politiques, socioéconomiques, sécuritaires...». C'est ce qu'a déclaré hier la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, lors de son intervention à l'ouverture de la réunion du bureau politique de son parti. Pour mieux expliquer la position du Parti des travailleurs par rapport aux autres formations politiques qui évoquent déjà les prochaines élections, Louisa Hanoune a souligné que «parler des élections est une diversion et un faux débat». La SG du PT a, en outre, critiqué les dernières déclarations du président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri, qui a mis l'accent en mai dernier sur l'importance de renforcer le front interne à travers la consécration de la bonne gouvernance et la construction d'une économie forte, où il a proposé l'établissement d'un gouvernement d'union nationale composé de tous les partis d'opposition et de la coalition, outre l'instauration d'un système juridique de lutte contre la corruption, relevant que la justice est le garant de l'union nationale. «Le Pt est contre un gouvernement d'union nationale», a-t-elle précisé. Mme Hanoune a, par ailleurs, estimé que «sur les réformes économiques (qui sont incontournables), il y a un danger. Ce sont des contre-réformes. Le Président a évoqué les erreurs commises par des responsables dans les années 1990. Les réformes économiques étaient parmi les plus grandes erreurs commises durant cette période». «L'appel du président de la République aux jeunes sonne creux au moment où tous les horizons sont fermés devant eux», a ajouté la SG du PT, soutenant qu'«il faut suspendre ces politiques d'austérité avant de parler de Novembre et de la révolution». Pour elle, l'orientation socio-économique du pays est un «poignard dans le dos de la révolution». Lors de son intervention, Mme repeint encore une fois en noir la situation en Algérie avec la mise en œuvre des mesures d'austérité qu'elle perçoit comme un danger absolu. Elle revient sur plusieurs problèmes dont les grèves et le licenciement de 1 000 travailleurs par Cosider à Djelfa, selon elle. Dans un autre registre, elle a indiqué que «le gouvernement s'ouvre les portes de l'enfer», qualifiant le «retour en force de la harga et des suicides de signes de détresse des jeunes. «Ces jeunes qui ressemblent aux réfugiés syriens et libyens. Nos jeunes fuient des lendemains incertains», a-t-elle noté. Pour elle, la récupération de l'argent volé à l'Etat permettra aux Algériens de vivre tranquillement durant quatre longues années. «Qu'ils aillent récupérer l'argent volé par Chakib Khelil. Si on récupère cet argent, on sera tranquille durant quatre ans», s'est-elle emportée. Concernnat les dernières déclarations de Taoufik Makhloufi et Larbi Bourrada, elle dira que «nous n'avons jamais vu ça. C'est une occasion pour ouvrir le débat ! (...) L'Etat doit retrouver sa place. La situation est très grave», a-t-elle avancé. «Ceux d'en haut n'arrivent plus à gérer. Le système politique constitue actuellement un danger pour le pays», a souligné la patronne du PT qui met en garde contre les «solutions superficielles». Louisa Hanoune se dit contre la «formation d'un gouvernement d'union nationale» par exemple et rejette l'idée d'une période de transition, rappelant que le changement de personnes ne provoquera pas un changement de système. «Aucune solution n'est viable en dehors de la souveraineté populaire», a-t-elle rappelé. Quant au rapport du département d'Etat américain qui salue, «à juste titre», les mesures prises par le gouvernement pour faire respecter les libertés religieuses en Algérie, à la faveur de la nouvelle Constitution promulguée le 6 mars 2016, qui «consacre la liberté de conscience et de religion» dans son article 42. Et aussi par rapport à la dernière sortie de l'Union européenne, Louisa Hanoune a fait remarquer que le gouvernement algérien n'a pas été clair dans ses réponses, car des parties à l'intérieur du pouvoir sont «complices».