Apparemment, l'on s'adonne à de grandes manœuvres au complexe sidérurgique El-Hadjar. Bien que rien d'officiel ne soit intervenu (Statut de l'entreprise - Journal Officiel- B.O.A.L) pour confirmer l'algérianisation totale des actions des entreprises chargées de la gestion du complexe sidérurgique El Hadjar, Pipes et Tubes et celle des Mines de Tébessa, une certaine frilosité caractérise ces derniers jours le siège de la Direction générale au complexe sidérurgique El-Hadjar Annaba. Pour montrer que cette fois-ci c'est la bonne après les nombreux glissements de date enregistrés de février à août 2016, les responsables argumentent : «Cette fois-ci, c'est du sérieux. La réception des travaux de réhabilitation est prévue pour début octobre 2016, dernier délai. La société Person qui en a la charge y travaille d'arrache- pied». Une frilosité d'autant plus perceptible du fait que c'est M. Touati le nouveau président-directeur général du groupe Imetal, lui-même, qui préside les réunions de travail auxquelles participent le président du Conseil d'Administration Maamar Habache et le PDG de l'entreprise Pipes et Tubes, El Hadi Laskri Trois poids lourds dans la compétence en matière de gestion des entités économiques est indiscutable. Ces réunions sont préparatoires de la reprise des activités des différentes installations de production. Le Haut-Fourneau notamment où les techniciens de la société belge «Person» poursuivent normalement les travaux de réfection avec la mise en place de la chaudière. C'est qui se répète dans le milieu des anciens sidérurgistes, c'est que «la reprise de la production sidérurgique stimulera l'ensemble des activités sidérurgiques. Cette production assurera d'une part, l'approvisionnement en intrants des industries de transformation sur l'ensemble du territoire national et, d'autre part, la réduction de la facture d'importation des produits sidérurgiques. Cette facture a largement dépassé les 7 milliards de dollars enregistrés en 2014». Il faut dire qu'il était temps que l'on reparle du secteur de la sidérurgie et de la métallurgie algérienne. La mise sous l'éteignoir des trois entreprises durant les 16 années de gestion par les Indiens d'ArcelorMittal, le groupe mondial de l'acier, avait imposé l'idée que c'en était fini de la production sidérurgique en Algérie. D'autant que l'espoir né de la reprise de la majorité des parts d'actions d'ArcelorMittal Algérie, ArcelorMittal Pipes et Tubes, ArcelorMittal mines de Tébessa en 2015, s'était effiloché au gré des informations contradictoires distillées par les médias d'ici et d'ailleurs. Ce que confirmaient du reste des informations chaque fois renouvelées portant sur des problèmes de gestion du dossier réhabilitation du Haut-Fourneau. De février à mars, puis d'avril à mai 2016, la relance de la production du fer et de l'acier devenait de plus en plus un objectif inaccessible. Dans le milieu des sidérurgistes à El-Hadjar, la méfiance vis-à-vis des cadres gestionnaires et des syndicalistes s'était installée. Même si les changements intervenus à la tête du groupe Imital, du complexe sidérurgique El Hadjar et de l'entreprise Pipes et Tubes, l'on ne croyait plus à rien. Le dernier message émis par le PDG du groupe Imetal à destination des travailleurs des trois entités économiques eut le même effet qu'un vent de sable. Et pourtant, dans ce message, il est précisé : «Le plan stratégique du Groupe Imetal permettra, à moyen terme, de porter encore plus loin les couleurs de l'industrie sidérurgique, avec l'ambition de devenir l'opérateur de référence. Le rajeunissement et la valorisation des compétences, la modernisation de nos outils et méthodes de travail, sont les axes du développement permanent qui nous amèneront, inévitablement, à répondre aux mutations de notre environnement et démontrer la pertinence comme la modernité de notre action», a estimé un des cadres du complexe sidérurgique El-Hadjar reprenant à son compte les affirmations du président-directeur général du groupe Imetal.