Il faut retenir que sans les Jeux olympiques de Rio, la marmite renfermant les bons et mauvais ingrédients ne sera jamais renversée. Voilà maintenant que le chef de la délégation algérienne a parlé. Il reste à entendre l'autre partie qui promet des révélations fracassantes, pour aujourd'hui mercredi. Ce ne sera donc pas une simple épreuve d'athlétisme, plutôt une guerre de preuves qui va commencer. Après la conférence d'Amar Brahmia, l'entraîneur du décathlonien Larbi Bourrada, en l'occurrence Ahmed Mahour Bacha, a répondu à son accusateur dans la soirée au journal télévisé de Dzaïr TV. Il promet des affirmations et de faire encore de nouvelles révélations lors d'une prochaine conférence de presse. Son premier jet se situe dans cette affirmation «le COA n'a pas dépensé 60 000 dollars pour mon athlète, c'est faux !», explique l'entraîneur qui avance en privé un chiffre de 18 000 euros pour l'ensemble de ses dépenses. «J'ai toutes les preuves et tous les documents à mon niveau et je vais tout dévoiler lors de ma conférence de presse. 80% des dires de Brahmia lors de sa conférence de presse sont des mensonges. Il a dit que Makhloufi a été manipulé, or tout le monde sait que ce grand champion a une forte personnalité», a affirmé Mahour Bacha. Il évoquera «les lois de la République qui n'ont pas été respectées dans l'utilisation de cet argent. Les membres du Comité exécutif du COA n'ont pas été associés aux décisions et j'ai les PV qui le prouvent», avant de souhaiter le départ de Bourrada à l'étranger afin qu'il progresse davantage aux côtés d'un entraîneur étranger et loin des problèmes quotidiens qu'il rencontre en Algérie. Evoquant l'intervention d'Amar Brahmia, il dira que celui-ci «a utilisé une stratégie qui puisse nous faire admettre que ce qu'il disait est sincère, mais sans apporter la moindre preuve... 80% de ses propos étaient faux.» Invité par le journaliste à citer un cas d'exemple, celui-ci fera référence à l'aide apportée par le COA aux entraîneurs et athlètes «le trésorier principal, Chebbah, confirmait lors de la conférence de presse que le COA a dépensé pour Bourrad 60 000 dollars, ce qui est faux. Il détaille : «Pour un stage de préparation compétitif qui a eu lieu à Paris d'une durée de 19 jours, le COA a dépensé 11 460 euros, la seconde dépense était celle relative à l'achat de perches 460 euros, la troisième dépense était celle de la prise en charge de trois jours en Espagne pour une injection au niveau du dos... Le COA n'a donc dépensé aucun centime pour Larbi Bourrada». Il s'est dit surpris et attristé à la fois par ces déclarations : «Comment a-t-il pu tenir de tels propos... Le comble, il ne cite pas de noms et c'est donc tout le monde qui est accusé... Mercredi, j'apporterai des pièces qui vont contredire ses déclarations lors de ma conférence de presse.» Dans ses déclarations, il rappellera que «les 32 milliards dépensés par le COA n'ont été en conformité avec les lois du pays.» Ainsi, le débat va être ramené au cœur de ce qui s'est passé. Alors que Amar Brahmia disait : «Je ne veux pas entrer en guerre avec nos athlètes. Personne n'a payé de sa poche quoi que ce soit. Tous les athlètes se sont préparés avec les deniers de l'Etat. Tout le monde a eu les mêmes frais de mission (50 dollars par jour)... La voiture qui a transporté Larbi Bourrada vers le Village olympique a été envoyée par la délégation. Il ne s'agissait pas d'un taxi». Demain, la version de l'entraîneur étonnera plus. Il terminera par rappeler une fois de plus son souhait, celui de voir son athlète Larbi Bourrada bénéficier d'une prise en charge à l'étranger afin de lui permettre d'élever son niveau de performance avec un entraîneur étranger de référence... C'est que je vais proposer au MJS et à la Fédération.» Oserons-nous dire que le sport aurait perdu le sens de son avenir lointain, l'imaginaire pour son propre devenir, ses visions et ambitions stratégiques ? Le sport secoué par ces vagues de violence, par ces sanctions qui le cicatrise, par ces situations qui perturbent les clubs, les joueurs, les arbitres, ce sport confiant resterait encore à la recherche de sa stabilité. Pour Amar Brahmia, ils ont voulu compliquer les choses, tout est minutieusement préparé à l'approche des élections du COA. «C'est tout le monde qui veut se placer et se mettre en évidence, c'est déplorable car c'est sur le dos de l'image du sport algérien... On a la conscience tranquille et celui qui avance des scénarios n'a qu'à présenter des preuves à défaut de se retrouver devant la justice» et d'ajouter «tout cela c'est à cause d'un entraîneur qui a été impliqué dans des contrôles positifs au dopage de ces athlètes et à qui on a refusé certaines choses à Alger et à Rio. Il a tout fait pour casser la délégation algérienne, mais Dieu merci j'ai le soutien du MJS et du COA...»