A quelques jours de la réunion informelle des pays membres de l'Opep, prévue en marge du Forum international de l'énergie qui se déroulera du 26 au 28 septembre à Alger, les experts pétroliers indiquent une possibilité d'un rebondissement des prix du pétrole. Intervenant hier sur les ondes de la Radio algérienne, la Chaîne lll à l'émission «L'invité de la rédaction», le vice-président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz, Abdelmadjid Attar, a mis le point sur toute l'importance que représente la tenue de ce forum, organisé chaque année, et regroupant les pays producteurs, les compagnies pétrolières et les Etats consommateurs d'énergie. En marge de cette rencontre, devrait se réunir une rencontre informelle de représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors de laquelle ceux-ci vont tenter de sceller un accord plafonnant leur production de brut, à l'effet de faire remonter les cours. Dans ce sens, l'expert pétrolier explique que la décision des pays membres de l'Opep de se réunir à Alger est une preuve d'un renforcement des espérances qu'un accord de stabilisation des prix du pétrole puisse enfin se concrétiser. Par ailleurs, le même responsable a noté le fait que si la majorité des membres semble s'être mise d'accord en faveur d'une telle mesure, certains membres, à l'exemple de l'Iran, «n'ont pas encore clairement défini leur position». En effet, le président russe, Vladimir Poutine, a déclaré, avant-hier à Hangzhou lors de la rencontre G20 que «sans l'Arabie Saoudite, nous estimons qu'on ne peut régler aucun problème important dans la région, et pour nous, c'est très important de maintenir un dialogue permanent avec vous», a-t-il indiqué, s'adressant au vice-prince héritier d'Arabie Saoudite, Mohamed Bin Salmane. Les deux ont prôné une coopération renforcée, notamment dans le domaine pétrolier, entre leurs deux pays, les plus gros producteurs d'or noir. De son côté, Mohammed Bin Salmane a relevé que «sans participation de la Russie et de l'Arabie Saoudite, on ne peut avoir de politique stable dans le domaine pétrolier». Vendredi dernier, le président russe avait même jugé qu'un accord entre les pays producteurs de pétrole pour geler le niveau de leur offre et soutenir ainsi les prix serait une bonne décision, appelant à un compromis entre les pays producteurs. L'invité a rappelé que la chute des cours du baril, depuis juillet 2014, s'est maintenue dans la durée, dans la marge des 40 dollars, contrairement, dit-il, à celle de 2008, qui a duré six mois et après laquelle, les prix ont aussitôt repris une courbe ascendance. Il explique, qu'aujourd'hui, ce n'est plus, désormais, le seul niveau de production de l'Opep qui détermine le prix du pétrole. Il existe, poursuit-il, d'autres paramètres qui entrent en ligne de compte. «Nous sommes en train d'entrer dans une nouvelle ère où la consommation énergétique va complètement changer», a-t-il expliqué. «Que l'Opep produise plus ou moins, ce n'est pas cela qui va contribuer à augmenter ou diminuer le prix du baril». Que dire, alors, lorsque l'offre actuelle de pétrole «est supérieure de 2 millions de barils par rapport à la demande du marché». Parmi les autres paramètres empêchant les cours de remonter substantiellement, et outre les conséquences que la récession économique mondiale a eu comme effet sur les prix de l'énergie, le président de l'Association algérienne de l'industrie du gaz cite l'élévation progressive, depuis 2007 aux Etats-Unis, de la production d'hydrocarbures non conventionnels tirés de l'exploitation des gaz de schiste. Pour rappel, le 17 avril dernier, une réunion des pays producteurs de pétrole membres et non membres de l'Opep s'est achevée sans qu'aucun accord ne soit conclu. A l'issue de six heures de tractations, les pays concernés avaient besoin de plus de temps. Les participants à cette réunion devaient discuter autour de la possibilité du gel de leur production pétrolière à son niveau de janvier 2016 afin de soutenir les prix, dans un marché où l'offre est surabondante. Mais des divergences entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, les deux grands rivaux du Moyen-Orient, avaient éclaté avant même le début des discussions, entraînant une décision de boycott de Téhéran. Un accord, négocié en février dernier par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, vise à geler la production de brut aux niveaux de janvier 2016 afin d'enrayer la surabondance de l'offre, et ce, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016.