Une coordination entre grands producteurs de l'OPEP et pays non- OPEP devant aider à stabiliser le marché était attendue lors de la réunion des pays producteurs de pétrole membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole tenue dimanche, mais celle-ci s'est finalement achevée sans qu'aucun accord ne soit conclu. Les six heures de tractations, n'ont pu donner lieu à une entente entre les membres concernés par cette réunion et c'est ainsi que le ministre qatari de l'énergie Mohammed ben Saleh al-Sada a déclaré, à l'issue de celle-ci que les pays concernés avaient besoin de "plus de temps". Aucune date n'a été fixée pour une nouvelle réunion. I l faut donc attendre la prochaine réunion prévue au mois de juin prochain à Genève pour tenter une nouvelle fois de s'accorder sur le gel de la production du brut. A rappeler que le ministre algérien de l'Energie, Salah Khebri, avait appuyé, la décision du gel de la production en déclarant que "l'Algérie souscrit à toutes les décisions qui permettent de redonner la stabilité au marché pétrolier. Même s'il n'est pas suffisant, le gel est un premier pas puisqu'il a permis aux deux des plus grands producteurs (Arabie saoudite et Russie) de s'asseoir à la même table et de discuter dans l'intérêt des pays producteurs". Les participants à cette réunion de Doha devaient justement discuter autour de la possibilité du gel de leur production pétrolière à son niveau de janvier dernier afin de soutenir les prix, dans un marché où l'offre est surabondante. Toutefois, la conclusion d'un accord a été retardée de plusieurs heures après que certains pays ont exigé que des changements soient portés à l'objectif affiché. Selon une source citée par l'agence de presse russe Ria- Novosti, les retards dans les discussions sont liés à de nouvelles conditions posées par l'Arabie saoudite, en particulier la participation de tous les pays de l'OPEP au processus. Ryad "a posé comme condition la participation de tous les pays de l'OPEP, dont l'Iran", a indiqué cette source. Des divergences entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux grands rivaux du Moyen-Orient, avaient éclaté avant même le début des discussions, entraînant une décision de boycott de Téhéran. "La réunion de Doha est pour ceux qui veulent participer au plan de gel de la production", a déclaré le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh. "Dans la mesure où il n'est pas prévu que l'Iran signe ce plan, la présence d'un repré- sentant de l'Iran à cette réunion n'est pas nécessaire", a-t-il ajouté. L'Iran rejette jusqu'ici le gel de sa production, demandant une exemption après son retour sur le marché, consécutif à la levée de sanctions internationales. D'ailleurs plusieurs pays producteurs n'avaient pas accepté cette option. Les pays producteurs ne veulent pas réduire leur production dont notamment ceux qui ne sont pas membres de l'Opep et à leur tête la Russie. Samedi dernier, dans une interview publiée par l'agence de presse Bloomberg, le vice-prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a réaffirm é que le royaume ne gèlerait pas sa production de brut à moins que l'Iran n'en fasse autant. Il est utile de rappeler qu'un accord, négocié en février par l'Arabie, la Russie, le Qatar et le Venezuela, vise à geler la production de brut aux niveaux de janvier afin d'enrayer la surabondance de l'offre, jusqu'à ce que la demande reprenne au 3e trimestre de 2016. Ainsi et au lendemain de l'échec des grands producteurs réunis à Doha à se mettre d'accord sur un gel de la production pour soutenir les prix, sur fond de tensions entre Ryad et Téhéran, les cours de l'or noir plongeaient lundi matin en Asie, Le pétrole a dégringolé depuis juin 2014 -quand le baril se négociait 100 dollars- en raison d'une offre excédentaire que ne parviennent plus à absorber des économies en plein ralentissement, à l'instar de la Chine. Après avoir touché leurs plus bas niveaux en 13 ans en février, les cours étaient remontés, les investisseurs anticipant une décision dimanche à Doha, où 18 membres et non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) étaient réunis, pour geler la production. Vers 03h00 GMT lundi, le cours du baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mai reculait de 2,02 dollars, soit 5,00% à 38,34 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en juin, abandonnait 1,97 dollar, soit 4,55% à 41,13 dollars.