En dépit de toutes les mesures déployées par le gouvernement pour minimiser le maximum d'accidents de la route et baisser le taux de mortalité, mais ce phénomène ne cesse de prendre l'ampleur de plus en plus sur nos routes. En effet, le directeur président du Centre national de prévention et de sécurité routière, Ahmed Naït El Hocine, a affirmé qu'au premier semestre de 2016, même si le nombre des sinistres routiers a baissé de 18%, il n'a pas pour autant influé sur le seuil de la mortalité, sur les ondes de la Radio algérienne. L'invité de la rédaction de la Chaîne III impute plus de 30% des accidents routiers à des conducteurs âgés de moins de 29 ans au sein desquels, 32% en sont victimes physiquement. Parmi les autres auteurs de ces sinistres, il mentionne les personnes n'ayant obtenu leur permis de conduire que très récemment. Il a, par la même occasion, insisté sur la nécessité de moderniser le système de contrôle et de surveillance du flux automobile, par le biais de l'installation de systèmes de radars fixes. Il propose, aussi, de revoir le montant des contraventions à infliger aux automobilistes en infraction et, en amont, de renforcer la formation et de revoir les normes d'examen des candidats au permis de conduire. «Un total de 14 238 accidents de la route a été enregistré entre le 1er semestre 2016, soit une baisse de 3 263 (-18,64%) d'accidents comparativement à la même période de 2015. Cette baisse n'a pas conduit à une baisse significative de la mortalité avec 1 919 morts, soit -8%», a précisé M. Naït El Hocine à la Radio nationale. Il a cité, à cet égard, l'accident survenu récemment dans la wilaya de Laghouat qui s'est soldé par le décès de 32 personnes, un bilan, a-t-il relevé, «qui équivaut au bilan semestriel de wilayas importantes comme Skikda et Tizi Ouzou». Le responsable a noté une «forte» implication des jeunes conducteurs dans les accidents de la route. «Durant le 1er semestre de cette année, près de 35% du nombre de conducteurs sont des jeunes impliqués dans 5 102 accidents de la route», a-t-il estimé, ajoutant que les jeunes de moins de 29 ans sont responsables de 30% du nombre total des victimes. Les conducteurs, ayant des permis de conduire de moins de 5 ans, représentent 50% des conducteurs impliqués dans des sinistres, a-t-il noté. Interrogé sur les mesures prises par les pouvoirs publics pour une meilleure surveillance et contrôle des routes, M. Naït El Hocine a souligné la nécessité d'améliorer le dispositif de surveillance et de contrôle «par le déploiement d'un système de radar fixe qui permettra de sécuriser des axes routiers accidentogènes et qui va venir en renfort à l'action opérée par les services de sécurité». «Ce sera un système automatisé de sanctions à l'aide de radars fixes, une politique qui a apporté des résultats significatifs dans les pays où elle a été adoptée», a-t-il affirmé. Il a indiqué que, dans le cadre du projet de révision de la loi sur la sécurité routière, qui va «incessamment» passer au Parlement, il a été retenu le système du permis de conduire à points et l'abandon du système de sanctions qui repose sur le système de retrait immédiat du PC. Il a fait savoir que d'autres mesures ont été prises pour réduire les accidents de la route, en prévoyant deux conducteurs pour les bus qui effectuent de longs trajets, «une mesure transitoire en attendant la mise en vigueur du chronotachygraphe (mouchard), qui n'a pas été mise en application depuis 2010». Cet outil permet aux services de sécurité d'opérer un «contrôle rigoureux» du temps de conduite, d'arrêt et des vitesses pratiquées, a-t-il expliqué. Il a appelé, en outre, à la nécessité de hâter la modernisation du système de formation et d'examination des candidats pour l'obtention du permis de conduire. «Dans le cadre du projet de création de la délégation nationale à la sécurité routière, nous envisageons l'introduction du multimédia dans les examens du permis de conduire», a-t-il dit, ajoutant que cette structure aura pour mission de «fédérer les efforts de l'ensemble des secteurs concernés».