Malgré la baisse de 18% enregistrée sur le nombre des accidents corporels de la circulation routière durant le premier semestre de l'année en cours, les services de sécurité tirent la sonnette d'alarme. Selon un communiqué de la Protection civile, 59 personnes ont trouvé la mort et 2 285 autres ont été blessées dans 1 761 accidents de la circulation, survenus du 24 au 30 juillet, au niveau national, ce chiffre s'ajoute au bilan dressé, hier au Palais de la culture, par le directeur du Centre national de prévention et de la sécurité routière (Cnpsr), Naït El-Hocine Ahmed. Selon le même responsable, le nombre des accidents corporels de la circulation routière est en baisse de 18,64% entre le premier semestre 2015 et le premier semestre 2016, soit 3 263 accidents en mois. «La mortalité routière a, en effet, baissé de 8,88% comparativement à la même période de l'année écoulée, épargnant ainsi la vie à 187 personnes, et le nombre des personnes blessées sur nos routes a, quant à lui, diminué de 21,88%, soit 5 694 personnes blessées en mois», a-t-il précisé. Dans son bilan Naït El-Hocine Ahmed a expliqué que «la baisse la moins significative des accidents corporels est observée au cours des mois de janvier et février 2016, en raison des conditions climatiques particulières enregistrées au cours de cette période, lesquelles ont rendu la circulation routière très difficile sur de nombreux axes routiers du pays avec la surveillance d'une série de graves accidents corporels». «Ce même indicateur de l'accidentalité a connu une véritable chute au cours des mois de mars, avril et mai, avec cependant une baisse plus nuancée au cours du mois de juin, lequel à coïncidé avec le mois sacré de Ramadhan», a-t-il ajouté. Dans ce sillage, il a souligné que la principale préoccupation liée à ce bilan semestriel demeure l'implication des jeunes conducteurs dans l'accidentalité routière : la tranche d'âge des 18-29 ans est fortement impactée avec une implication dans 35,83% des sinistres routiers enregistrés et surreprésentation dans la mortalité, avec un taux de 24,23%. Dans ce même contexte, il a fait remarquer que les conducteurs détenteurs d'un permis de conduire de moins de 05 ans représentent plus de la moitié (53,84%) des conducteurs impliqués dans des accidents de la circulation au cours du 1er semestre 2016. Dans ses préconisations, le directeur du Cnpsr a fait savoir que «l'avant-projet de loi 01/14 adopté propose notamment, au titre des mesures préventives, le renforcement de la formation et de la qualification des conducteurs, en particulier les conducteurs professionnels, l'amélioration du contrôle technique et de sécurité routière, et la mise en place d'organes nationaux de prévention et de coordination dans le domaine de la sécurité routière», a-t-il ajouté, tout en soulignant qu'au titre des mesures répressives des délits et contraventions liées à la circulation routière, il est proposé le durcissement des classifications et des sanctions des délits et contraventions, ainsi que l'introduction du système de permis de conduire à points permettant le traitement instantané des infractions. Naït El-Hocine Ahmed a tenu à rappeler qu'«intervenant après l'adoption de ce texte, le président Abdelaziz Bouteflika, a notamment enjoint les services de sécurité routière à redoubler d'efforts notamment durant cette saison estivale, pour appliquer avec rigueur la législation pertinente, dans le but de faire reculer le fléau des accidents de la route». Selon lui, «le chef de l'Etat a, également, appelé l'ensemble de autorités concernées à diligenter l'application de ce projet de loi dès son adoption par le Parlement». Par ailleurs, il a indiqué que «la prochaine sera le permis à points, avec durcissement des sanctions dans le cadre d'une nouvelle loi». Il est à noter que dans le cadre de la nouvelle approche de lutte contre les accidents de la route, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a proposé la création d'une commission de consultation sur la sécurité routière au niveau du Premier ministère, laquelle englobera tous les secteurs ministériels concernés par les accidents de la route et qui sera chargée de la définition des orientations stratégiques de la politique nationale de sécurité routière.