En Algérie, le temps n'est plus à la mansuétude, car des crimes se commettent tous les jours contre les enfants les plus pauvres. Les crimes organisés envers les enfants sont considérés comme crimes contre l'Humanité. La question qui se pose est de savoir est-ce que le gouvernement doit franchir le pas de l'application de la peine de mort pour éradiquer ce type d'agression ? Dr Smaïl Boulbina qui a animé hier au forum du quotidien d'El Moudjahid, une conférence de presse sur le crime contre les enfants, a indiqué que le recours à la peine de mort n'ait pas un effet plus dissuasif sur la criminalité que les autres peines. «L'application de la peine de mort n'a pas fait baisser la criminalité dans les pays qui la pratiquent, ce qui signifie que la peine capitale est loin d'être dissuasive pour les crimes». Toutefois, «la peine de mort est une question très sensible car il s'agit de décider de la vie d'êtres humains. Les débats autour de cette question ne devraient pas être menés dans un climat de forte émotion. Les familles des victimes ont droit à la justice», a-t-il précisé. Dans sont intervention, Smaïl Boulbina a indiqué que «les crimes contre les enfants ont de tout temps existé, la nouveauté c'est leur médiatisation». Selon lui, «ces crimes sont dus aux problèmes démographiques, entre autres, les familles nombreuses, pauvres et modestes sont les plus touchées», précisant que les crimes contre les enfants sont commis en majorité par les proches : parents, amis, voisins et collègues. Dans ce sillage, le même responsable a expliqué que «parmi les causes de ces crimes on trouve : la télévision, l'internet et la toxicomanie qui causent de leurs parts la frustration des jeunes et l'excitation à la débauche et au passage à l'acte ; la misère et la faim sexuelle ; les problèmes de société tel que le divorce ; les crimes sexuels-inceste ; et les troubles psychiatriques (psychopathes et pédophiles)». Par ailleurs, Dr Smaïl Boulbina a indiqué que pour prévenir ces crimes, il existe de nombreux facteurs qui peuvent contribuer à la diminution de ce phénomène. Selon lui, la famille est l'un des principaux facteurs, où elle doit veiller sur ses enfants et les surveiller ; ne faire confiance à personne ; apprendre à leurs enfants à s'exprimer sans tabou et être attentifs au moindre changement de comportement de leurs enfants, faire à leurs enfants une carte d'identité annuelle qu'ils doivent toujours avoir sur eux. Dr Boulbina a fait savoir que pour le traitement de ce genre de crime, «le gouvernement doit centraliser des informations et des statistiques du ministère de la Justice, la gendarmerie, la police, la Protection civile, services sociaux et services de santé, et au niveau du ministère de l'Intérieur». Il a également indiqué qu'il faut qu'il ait une loi claire et nette interdisant toute médiatisation hors officielle (procureur de la République), pendant la durée de l'enquête.