La réunion informelle de l'Opep qui se tiendra aujourd'hui à Alger balance sur les indicateurs d'une divergence totale entre les géants du pétrole, mais en même temps un optimisme sur l'éventualité de trouver un accord pour redresser le marché pétrolier, que ce soit ce matin à Alger ou en novembre prochain à Vienne. En effet, les déclarations des ministres, hier en marge de l'ouverture du Forum international de l'Energie dont la 15e édition se tient à Alger, ont changé les paramètres sur lesquels le monde avait de l'espoir ou au contraire du désespoir par rapport à l'avenir du marché. En premier lieu, il y avait les déclarations du ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zanganeh qui a affirmé, en marge de l'ouverture du Forum que son pays «n'est pas prêt à conclure à Alger un accord sur le gel de la production de pétrole pour tenter de faire remonter les prix». Dans ce sens, le ministre iranien a expliqué qu'«atteindre un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda, nous avons besoin de temps pour de plus amples consultations». Cependant, Namdar Zaganeh n'éloigne pas l'espoir de trouver un accord «lors de la réunion de l'Opep à Vienne le 30 novembre prochain». Evoquant le fait que l'Iran souhaitait développer sa production de pétrole, il a affirmé «nous ne sommes pas prêt à geler notre production à ces niveaux actuels». Face aux déclarations iraniennes, le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh a estimé qu'«un seul pays ne peut pas influer sur le marché». Par ailleurs, al-Faleh a confirmé que la réunion informelle de l'Opep prévue aujourd'hui à Alger est consultative, écartant l'espoir de se concerter sur une solution pour stabiliser le marché. Toutefois, le ministre saoudien a exprimé son optimisme par rapport à la situation du marché qui, selon lui, «évolue dans la bonne direction, plus lentement que nous l'espérions, il y a quelques mois mais les fondamentaux vont dans la bonne direction», a-t-il expliqué lors d'un point de presse. «De ce point de vue, nous sommes optimistes sur le marché et je pense que le rééquilibrage est là mais qu'il intervient plus lentement que nous ne l'espérions», a réaffirmé al-Faleh. Néanmoins, il a souligné que son pays aura des consultations avec tous les autres, «nous écouterons leur point de vue, nous écouterons le secrétariat de l'Opep, et aussi le point de vue des consommateurs». Interrogé si le Royaume de l'Arabie Saoudite serait d'accord de limiter l'offre sur le marché, al-Faleh a affirmé que son pays partage l'avis de tous les producteurs, «nous approuvons l'avis qui fera l'unanimité de tous les producteurs, cet avis se dégagera des concertations». De son côté, la Russie par son ministre de l'Energie, Alexandre Novak a expliqué, en marge des travaux du Forum, qu'«il était difficile de dire si les discussions à Alger déboucheraient sur un accord. C'est difficile à dire. Les consultations sont toujours en cours». Sur un autre volet, s'agissant des signes de concertation, le ministre irakien du Pétrole, Jabar Laibi a affirmé, en marge du Forum que son pays était favorable à toute solution consensuelle qui permette de conforter les prix du pétrole. «L'Irak soutient toute action et tout effort de nature à préserver l'équilibre du marché pétrolier et à hisser les cours du pétrole», a confirmé le ministre irakien. A propos de la position de l'Irak vis-à-vis de la réduction de l'offre, Jabar Laibi a rétorqué, «demain (aujourd'hui, ndlr) nous nous concerterons et nous étudierons les meilleurs mécanismes et moyens d'atteindre cet objectif». La tendance des prix ne peut actuellement être déterminée, a estimé le responsable irakien, ajoutant qu'actuellement, «il existe des niveaux que les membres de l'Opep veulent atteindre pour parvenir à un prix consensuel». Pour le ministre irakien, la réunion de l'Opep est extrêmement importante, il s'agit d'«une réunion préparatoire et consultative à l'effet d'une concertation entre les ministres de l'Energie et membres de l'organisation pour préserver la stabilité du marché». De sa part, le secrétaire général de l'Opep, Mohammed Sanusi Barkindo a déclaré, en marge du Forum que les discussions pour un éventuel accord permettant la réduction de l'excédent de l'offre pétrolière étaient sur la bonne voie. Il a notamment souligné que cela dépendra des concertations en cours, affirmant que ces dernières étaient sur la bonne voie.