«La situation actuelle du marché ne permet pas le lancement d'appel d'offres pour l'exploitation du pétrole», a déclaré, hier à Alger, le ministre de l'Energie, Noureddine Boutarfa, insistant sur le fait que l'Algérie n'est pas prête à s'engager dans des investissements non rentables. Lors d'une conférence de presse animée en marge de la clôture des travaux du 15e Forum international de l'énergie, Boutarfa a indiqué que l'Algérie était à pied d'œuvre quant au processus de transition énergétique, précisant que des projets de centrales photovoltaïques totalisant une capacité de 300 mégawatts ont été mis en service en 2016. «Nous y travaillons. Il y a déjà des projets qui sont en service pour quelque 300 MW en photovoltaïque. Il y a un autre programme de 4 000 MW qui va être lancé avant la fin de l'année», a expliqué le ministre. Par ailleurs, il a insisté sur le fait que la situation du marché ne devrait pas porter atteinte à cette transition énergétique. A ce sujet, le ministre a confirmé qu'il y avait une convergence sur la nécessité que la transition énergétique doit s'opérer, tout en mettant en avant l'unanimité des participants sur le fait que les hydrocarbures vont demeurer une énergie nécessaire. Les investissements, a-t-il soutenu, ne peuvent se poursuivre avec des prix à moins de 50 dollars le baril. D'ailleurs, a observé le ministre, les investissements pétroliers mondiaux ont chuté de 50% depuis 2015 en raison de la baisse des cours. En conséquence, les producteurs et consommateurs sont d'accord sur la nécessité de trouver des solutions alternatives pour réguler le marché et aussi d'agir sur l'offre pour assurer la stabilité des prix. Comme il y a des parties présentes au Forum qui sont sous pression, le ministre a été interrogé sur la nature des échanges lors des sessions-débats et si cela a été marqué par une divergence de points de vue. A ce sujet, le ministre a répondu que le dialogue était libre et chaque participant a donné son opinion selon son marché et ses critères. Boutarfa a même confirmé que les débats ont eu pour conclusion que les prix actuels ne conviennent à aucun pays, insistant sur le fait que l'investissement ne pourra pas se développer avec un prix en dessous des 50 dollars. «Ces prix-là ne conviennent ni aux producteurs ni aux consommateurs», a-t-il souligné. Dans ce sens, il a indiqué que les chefs des grandes firmes présentes ont confirmé cela. Interrogé à propos d'une existence de convergence de vues sur la manière de faire progresser le marché lors du Forum, le ministre a expliqué que cette rencontre n'avait pas pour but d'apporter des solutions, «mais l'objectif de poser des questions et voir comment chaque partie des producteurs et consommateurs voit la question. On est dans un marché qui est supposé être régi par la loi de l'offre et la demande, là les outils deviennent très complexes, donc, il faut agir sur l'offre pour pouvoir stabiliser le marché».