Au moins dix personnes ont été blessées jeudi 6 octobre par l'explosion d'une motocyclette piégée près d'un poste de police du quartier de Yenibosna, dans la partie européenne d'Istanbul, non loin de l'aéroport international Atatürk. Le gouverneur d'Istanbul, Vasip Sahin, s'est rendu sur les lieux, où il a déclaré à la presse que l'attaque avait fait dix blessés et qu'elle avait été perpétrée au moyen d'une bombe dissimulée sur une motocyclette. «Nous nous employons à établir si une quelconque organisation est à l'origine de cette explosion, a-t-il dit. Les enregistrements des caméras de surveillance sont en train d'être minutieusement examinés.» Selon des médias, la police est à la recherche d'«un suspect portant un manteau noir» qui a fui les lieux juste après l'explosion. Des images diffusées par les télévisions turques ont montré des voitures endommagées et des débris de verre jonchant le sol. Les vitres du commissariat ont été soufflées. Le même commissariat déjà visé en 2012 Des ambulances ont été dépêchées sur place et le secteur a été circonscrit par la police. Des témoins cités par les télévisions turques ont dit avoir entendu une violente déflagration, suivie de tirs. «C'était traumatisant. Je ne trouve pas les mots pour décrire ce qui s'est passé. Il y a de la poussière partout», a déclaré un témoin, Metin Alevn, à CNN-Turk. Le même commissariat avait été visé en 2012 par un attentat attribué à un groupe d'extrême gauche. La Turquie a été frappée par une série d'attentats ces derniers mois, tantôt attribués aux djihadistes de l'organisation Etat islamique (EI), tantôt revendiqués par la rébellion kurde. En juin, quarante-sept personnes, dont de nombreux étrangers, furent tuées dans un triple attentat-suicide à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, attribué par les autorités à l'EI. En août, un attentat-suicide non revendiqué fit cinquante-sept morts lors d'un mariage kurde à Gaziantep (Sud-Est), près de la frontière turco-syrienne. L'attentat de jeudi est le premier du genre à Istanbul depuis le coup d'Etat avorté de la mi-juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan. La piste du PKK Le gouverneur d'Ankara Ercan Topaca a expliqué aux journalistes sur place qu'il était probable qu'ils aient des liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK). Ils étaient recherchés par les policiers après un renseignement qui leur était parvenu de la province kurde de Diyarbakir (sud-est), a-t-il précisé. «Le matériel utilisé, la fabrication et la manière dont cela a été préparé ressemblent un peu au PKK», a-t-il déclaré, cité par Anadolu.