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L'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales
Publié dans La Nouvelle République le 15 - 10 - 2016

En cette circonstance, permettez moi de remercier le général major Saïd Bey, commandant de la 2e Région miliaire, ainsi que le général Hamid Meftah de m'avoir permis de donner cette conférence au sein de cette prestigieuse école qui a formé des cadres brillants pour l'ANP, me rappelant les conférences données, ici, il y a plus de 30 ans entre 1975/1976. Ainsi que l'école militaire interarmes de Cherchell en 1998 et récemment à l'école supérieure de police de Châteauneuf. (1) Dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui aucun prix n'a plus d'importance que celui du pétrole brut. Plus de 80 millions de barils sont produits et consommés chaque jour, dont la plus grande partie est vendue sur les marchés internationaux. Puisqu'il s'agit d'aborder le thème « l'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales », permettez moi de rappeler le succès diplomatique de la dernière réunion d'Alger dont j'ai eu l'honneur d'être membre de la délégation officielle algérienne, succès dû à Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, qui a suivi de près tous les travaux, de l'important travail de coulisse de M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, sans oublier celui de M. Noureddine Bouterfa ministre de l'Energie.
Par le passé les tensions au Moyen-Orient provoquaient une hausse des prix, alors que nous avons assisté à un effondrement du prix du pétrole, sans véritable changement de la structure de la demande. Et c'est là qu'entre la géostratégie et notamment la stratégie européenne, chinoise et surtout américaine qui oriente la R et D vers les énergies nouvelles, vers lesquelles s'engagent dès à présent la moitié des nouveaux investissements et ce afin de conserver le leadership énergétique au niveau mondial. 3.- L'avenir de l'OPEP Les pays de l'OPEP ne doivent plus vivre de l'illusion de la rente éternelle, pouvant jouer comme facteur de stabilisation, ne cohabitation avec d'autres acteurs, mais ne pouvant jouer un rôle déterminant comme dans les années 1974. Le quota théorique retenu a été rarement respecté). Bien que les pays membres de l'Opep se sont entendus à Alger d'aller vers une stabilité du marché, il est reconnu au vu des réactions du marché, bien qu'ayant gagné 5/6 dollars que la baisse de 700 000 barils est insuffisante pour une stabilisation des prix entre 50 et 60 dollars le baril, encore que la répartition de ce quota se fera à Vienne lors de la réunion officielle de l'OPEP à Vienne le 30 novembre 2016. Aussi, attention à l'euphorie et aux faux calculs. Il faudra faire des calculs précis. Même une augmentation de 5 dollars en moyenne annuelle donne un gain net pour un pays comme l'Algérie de seulement 3 milliards de dollars contre 30 milliards de dollars pour la Russie et l'Arabie Saoudite (dix fois plus de production) , montant auquel il faudra retirer la diminution en valeur de la baisse de production. Comme il ne faut pas exclure, car c'est un jeu de poker du fait des turbulences de l'économie mondiale, une importante perte financière. Imaginons, en cas de crise ou de croissance faible de l'économie mondiale, que la diminution de la quantité OPEP n'entraîne pas une baisse substantielle des prix et que les pays hors OPEP accaparent des parts de marché. D'où la difficile équation à résoudre, d'autant plus que les USA un des plus grand producteur n'est pas présent qui a joué sur la réduction substantielle de couts de production étant devenu exportateur net. Les observateurs s'accordent à ce que le prix futur dépendra d'une entente entre pays consommateurs et producteurs d'une part et d'autre part, par une entente pays OPEP non OPEP. Aussi, la détermination du prix du pétrole, (le prix du gaz lui étant indexé) dépendra d'une entente entre d'une part et l'Arabie Saoudite et la Russie qui a atteint un niveau record de production début aout/septembre 2016 et l'Arabie Saoudite et l'Iran qui veut revenir à son quota avant les sanctions de plus de quatre millions de barils jour ayant besoin de financement Qu'en sera-t-il pour la Russie ? Pour ce pays rentre des enjeux géostratégiques, les russes reprochant aux américains de vouloir culer l'économie russe dont les réserves de change au cours inférieur à 50 dollars risquent de s'épuiser horizon 2020. A cela il faudra ajouter l'accroissement futur de la production fin 2016/2017 du Nigeria, de la Libye, l'Irak (pour ces deux pays devant atteindre leurs quotas) et du Kazakhstan avec l'entrée en production d'un important gisement en décembre 2016, sans compter les USA qui avec le pétrole et gaz de schiste (réduction de 30/40% des couts) ont bouleversé toute la carté énergétique mondiale(1). Le futur prix d'équilibre sera fondamentalement déterminé par une entente entre les USA et l'Arabie Saoudite, alliés stratégique. Mais comme rappelé précédemment le déterminant sera la croissance de l'économie mondiale avec des incidences négatives ou positives sur les pays producteurs, du fait de l'interdépendance des économies. En cas d'une faiblesse de la croissance, la stabilisation des cours du pétrole sera difficile à se réaliser, tout au plus le cours devrait fluctuer entre 45/55 dollars. En cas d'une légère reprise, il pourrait fluctuer entre 50/60 dollars entre 2017/2020.En cas d'une reprise forte entre 2017/2020, il pourrait progressivement fluctuer entre 60/70 dollars. En cas d'une crise équivalente à celle de 2008, il descendrait en dessous de 40 dollars. Au-delà -2020/2030, du fait du bouleversement de la carte géostratégique mondiale et de la quatrième révolution industrielle mondiale, aucun expert ne peut prédire avec exactitude les scénarios de l'évolution tant du prix du pétrole que de la nouvelle structure économique mondiale, entre 2020/2030/2040. Des stratégies d'adaptation par couches successives sont nécessaires renvoyant à la géostratégie. 4.- Impact de la baisse du cours du pétrole sur l'économie algérienne Pour la première fois la référence avec l'épuisement du fonds de régulation comme je l'ai préconisé il ya quatre années pour plus de transparence d'efficacité de la dépense publique ( voir www.google.com), le gouvernement a retenu enfin la moyenne du marché prévue c'est à dire 50 dollars le baril pour 2017 avec un important déficit du trésor dont l'avenir entre 2017/2020 sera lié à l'évolution du cours du pétrole/gaz Avec l'épuisement du fonds de régulation des recettes fin 2016, que faire car tout accroissement des dépenses rapport aux recettes prévues accroitra le déficit budgétaire avec un impact inflationniste? Il faudra distinguer la part des dépenses en dinars (solutions internes) de la part en devises et distinguer les actions conjoncturelles, des actions structurelles qui seules sont une réponse appropriée aux défis futurs du pays. La loi des finances 2017 prévoit malgré une baisse d'environ 30% du budget d'équipement, un déficit global du Trésor de 1248 milliards de dinars soit au cours du 04/10/2016 de 109 dinars un dollar 11,44 milliards de dollars , 8%, contre un déficit de 15% en 2016. Les exportations algériennes avec les dérivées sont dépendantes à 97/98% des hydrocarbures à l'état brut et semi brut. Les calculs qui suivent ont été effectués sous l'hypothèse du respect du quota de l'Algérie au sein de l'OPEP et du volume actuel d'exportation du gaz. En cas où le volume serait inférieur, les recettes devraient être inférieures au montant calculé. Dans le cas contraire de hausse en volume, le montant en valeur devrait augmenter en accélérant l'épuisement des réserves prévues au rythme de la consommation intérieure (à horizon 2030, la population atteindra 50 millions d'habitants). Pour 60 dollars les recettes à 34 milliards de dollars. L'on doit retirer 20% de charges ce qui nous donne 27 milliards de dollars de profit net en précisant que la baisse d'un dollar en moyenne annuelle occasionnant une perte pour l'Algérie d'environ 600 milliards de dollars. A 50 dollars, le baril donne un profit net de Sonatrach de 21 milliards de dollars 40 dollars, le baril donne un profit net de Sonatrach de 15 milliards de dollars 30 dollars, le baril donne un profit net de Sonatrach de 9 milliards de dollars 20 dollars, le baril donne un profit net de Sonatrach de 3 milliards de dollars et nous serions presque au seuil de rentabilité omment mobiliser les ressources financières suivant ces différents scénarios (se pose ici aussi la problématique de la rentabilité future des investissements projetés), le ministère de l'Energie vient de déclarer le 12 janvier 2016 que les programmes de Sonatrach (100 milliards de dollars entre 2015/2020 et de 30 milliards de dollars pour la même période pour Sonelgaz): endettement ou puisement dans les réserves de change, et que restera-t-il aux autres secteurs ? En rappelant que toute décision stratégique relève du Conseil national de l'Energie présidé par le président de la République. 5.-Que doit faire le gouvernement algérien ? La dette extérieure étant inférieure à 4 milliards de dollars et les réserves de change d'environ 140/145 milliards de dollars, il y a lieu de bien les utiliser, richesse virtuelle qu'il s‘agit de transformer en richesse réelle, le capital argent n'étant qu'un moyen ne créant pas de valeur. Je propose huit solutions du gouvernement algérien, face au déficit du trésor entre 2017/2020. Premièrement, il ya urgence d'aller vers une allocation ciblée des ressources financières et une rationalisation des dépenses (économies de gestion) tant pour la partie devises que dinars, supposant de lutter contre les surcouts et la corruption. Mais existent des limites tant économiques que sociales quitte à étouffer toute l'économie, puisque l'Algérie est une économie rentière où les recettes en devises avec les dérivées représentent 97%. Les exportations hors hydrocarbures étant marginales 83% du tissu économique repose sur le petit commerce/services, le secteur productif, excepté l'agriculture, étant embryonnaire et environ 70% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dépendent de l'extérieur. Deuxièmement, accroitre la fiscalité ordinaire pour la sphère réelle pour les ménages tout et les entreprises, l'impôt direct étant le signe d'une plus grande citoyenneté, la facilité pour tout gouvernement étant l' accroissement de l'impôt indirect injuste par définition), tout en étant conscient que l'impôt peut tuer l'impôts , supposant une réforme fiscale fondement à la fois de l'équité et de l'efficacité , tout en intégrant intelligemment par des mécanismes transparents la sphère informelle loin de toute action administrative bureaucratique. -Troisièmement, continuer le dérapage du dinar pour la partie dinar, pour ne pas dire dévaluation, avec les risques d'amplification du processus inflationniste. (A suivre)

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