Le ministre de l'Industrie, Abdesselam Bouchouareb, a déclaré, hier à Alger, que le gouvernement tient toujours à la règle 51/49 sur l'investissement étranger et n'abandonnera pas cette loi. En marge de la cérémonie de signature de l'accord cadre relatif à la coopération dans le domaine du renforcement des capacités productives entre l'Algérie et la Chine, le ministre de l'Industrie, interrogé lors d'un point de presse si la coopération algéro-chinoise va subir la règle du 51/49, Bouchouareb a rétorqué : «C'est clair, tout rapport qu'on aura avec une partie étrangère sera basé sur cette règle.» Par ailleurs dans le cadre de la signature de cet accord, le ministre a qualifié la Chine de «partenaire stratégique pour l'Algérie». A cet effet, il a précisé que cet accord viendra renforcer la production dans différents secteurs, tels la mécanique, l'énergie, le textile, pétrochimique, ferroviaire... En ce qui concerne le secteur de la mécanique, le ministre a expliqué qu'il n'y a pas de projet précis pour l'instant. Il a avancé qu'«il s'agit d'une base qui va renforcer notre coopération dans ce domaine», en ajoutant qu'il y a «deux projets en cours d'exécution». Selon le premier responsable du secteur industriel, «cet accord traduit les objectifs en commun et met en exergue les outils pour développer cette coopération ». En outre, le ministre a expliqué que l'objectif derrière cet accord est d'«améliorer les capacités de production dans les grands secteurs par l'encouragement des entreprises et l'investissement direct». Interrogé sur les entreprises concernées par cet accord, le ministre a affirmé : «On ne fait plus de différence entre une entreprise privée et une entreprise publique. C'est un accord qui touche toutes les entreprises nationales, qu'elles soient privées ou publiques, et même dans certains segments, les entreprises privées sont souhaitées. Dans ce sens, il a indiqué que sa tutelle a discuté avec le vice-ministre du Commerce chinois pour que les entreprises privées soient impliquées. Dans ce sens, il a appelé les chefs d'entreprise des deux pays à saisir l'opportunité. Interrogé sur le nombre d'entreprises chinoises qui veulent investir en Algérie, le vice-ministre chinois du Commerce, Qian Keming, a précisé que «le taux des investissements directs des entreprises chinoises en Algérie est à 2,5 milliards de dollars». «Je pense qu'après la signature de cet accord, ce taux connaîtra certainement une nette augmentation dans le futur», a-t-il dit. Par ailleurs, le ministre de l'Industrie a souligné que la réalisation du nouveau port commercial du Centre, à Cherchell, générera des milliers de postes d'emploi. Il faut rappeler qu'un protocole d'accord (sur la base de la règle 51/49) portant réalisation du nouveau port commercial du Centre, prévu sur le site d'El-Hamdania à Cherchell (wilaya de Tipasa), a été signé le 17 janvier 2016 à Alger entre le Groupe public national des services portuaires et deux compagnies chinoises. Le lancement des travaux de réalisation du nouveau port commercial (Centre) de Hamdania, entre Cherchell et Tipasa, est prévu en mars 2017 une fois terminées les études techniques inhérentes au projet. Cette infrastructure portuaire, destinée au transport de marchandises, est considérée parmi les plus grands projets en cours en Algérie, car devant constituer un pôle de développement économique d'importance, après son raccordement aux réseau ferroviaire et aux autoroutes l'habilitant ainsi aux échanges commerciaux avec l'Afrique. Il faut savoir qu'environ 800 entreprises chinoises sont présentes en Algérie activant notamment dans le bâtiment et les travaux publics, ainsi que l'import-export. Différents projets, surtout dans le bâtiment, sont confiés à des entreprises chinoises dont la Grande Mosquée d'Alger, l'Opéra d'Alger achevé et des projets de logement. Au volet économique, notamment pour ce qui est des relations commerciales, la Chine est le premier fournisseur de l'Algérie depuis 2013 (8,2 milliards de dollars en 2014) et son 10e client (1,8 milliard de dollars), ce qui fait ressortir un avantage substantiel au profit de la partie chinoise. L'Algérie désire ainsi bénéficier d'un transfert de technologie et des investissements chinois. La délocalisation d'entreprises chinoises en Algérie afin de produire sur place pour satisfaire le marché intérieur et de conquérir les marchés des pays limitrophes et aussi ceux des pays méditerranéens, est également préconisée.