C'est invraisemblable qu'on ne puisse pas organiser des matchs contre l'Algérie de façon régulière, connaissant nos liens historiques. C'est le seul pays au monde avec qui on ne peut pas faire ça. On joue contre le Maroc ou la Tunisie, et ça fait longtemps qu'on rencontre l'Allemagne avec beaucoup de plaisir», a déclaré Noël Le Graët dans un entretien accordé dimanche au quotidien L'Equipe. Voilà bien un souhait qui est dans la course depuis fort longtemps. Le président de la FFF l'avait déjà exprimé déjà en juin 2014 sur RTL, dans des propos relayés par un grand nombre de médias : «Moi je le souhaite depuis longtemps de rencontrer l'Algérie, j'ai proposé au Président algérien depuis déjà quelques mois d'aller disputer une rencontre à Alger mais nous n'y sommes jamais allés. Le football peut toujours arranger les choses. Je crois que si cette rencontre avait lieu, d'abord le Président d'Algérie et moi-même on ferait en sorte de communiquer ensemble pour que les gens puissent passer un bon moment, ce serait du sport, un signe du destin, un signe positif et non des signes de revanche. Ce serait un match de football qui devrait rapprocher encore les deux nations». Reste à savoir s'il trouverait supporters pour porter ce souhait au sommet de tous les rêves. Il ne lâche pas prise, il veut sa rencontre, il veut rassembler deux grandes équipes. Tout récemment encore, il est revenu à la charge sur RMC. «J'entretiens des rapports privilégiés avec l'Algérie et le président de la FAF, Mohamed Raouraoua en particulier. Je lui ai proposé à plusieurs reprises qu'on trouve une date ensemble. Au niveau sécurité, pour le moment, il n'a pas trouvé véritablement la solution mais la volonté de la France, avec moi ou un autre, c'est d'aller jouer à Alger le plus rapidement possible», a-t-il confié hier, dans l'émission Team Duga sur RMC. L'équipe nationale algérienne est à ses yeux, l'une des meilleures d'Afrique. L'une composée que de joueurs algériens dont la majorité nés en France et évoluant dans des équipes européennes et formés en France entre autres joueurs, Mahrez, désigné meilleur joueur de Premier League la saison dernière, a été sacré champion d'Angleterre avec Leicester. Brahimi fait les beaux jours du FC Porto depuis 2014, Feghouli a rejoint West Ham en Premier League après avoir assuré de bonnes saisons au club de Valence en Liga et une autre, en l'occurrence les Bleus dont la plupart des joueurs sont de souche africaine. L'intérêt sportif est évident. Il y a eu des rencontres France-Maroc, puis France-Tunisie, puis France-Cameroun et pourquoi pas Algérie-France sachant que les Fennecs font partie des équipes qui intéressent les grandes équipes européennes. «Actuellement, elle est l'une des équipes les plus séduisantes du continent africain, l'équipe d'Algérie peut véritablement tenir la dragée haute à l'équipe de France, devenue vice-championne d'Europe cette année.» Pour le journal Le Point «ses joueurs phares ont été formés en France et évoluent dans de grands clubs. De prime abord, tout paraît pouvoir conduire à organiser assez facilement des rencontres entre les deux pays. De prime abord seulement, car aujourd'hui, bien que les deux présidents de fédération soient d'accord pour qu'une telle confrontation ait lieu, la dimension politique est déterminante. «Il faut l'accord de l'Etat algérien», a soutenu Noël Le Graët dans son entretien avec L'Equipe. «Et ce n'est pas gagné, car le déroulement du match du 6 octobre 2001 au Stade de France hante encore les esprits. Ce jour-là, alors que le score était de 4 à 1 en faveur des Bleus grâce à des buts de Vincent Candela, Emmanuel Petit, Thierry Henry et Robert Pirès, la rencontre avait été interrompue à la 76e minute suite à l'envahissement du terrain par des supporteurs, en majorité algériens, selon L'Equipe, et la Marseillaise avait été copieusement sifflée par une partie du public. Autant de faits exceptionnels qui, depuis quinze ans, paralysent toute initiative dans le sens de l'organisation d'un nouveau match amical, fait remarquer le journaliste du journal Le Point. Pour le président de la Fédération française de football, le fait que «les deux pays ont une histoire commune» milite pour qu'un nouveau match amical ait lieu, et cette fois-ci à Alger». «Pour moi, dès qu'il y a une ouverture, on doit y aller !», a confié Noël Le Graët. Dans combien de temps cette ouverture va-t-elle se concrétiser ? Toute la question est là. En attendant, le président de la Fédération française de football ne veut rien lâcher. Finira-t-il par avoir raison des réticences politiques qui pourraient se dresser sur le chemin de cette rencontre qu'il souhaiterait amicale à tout point de vue ?