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De fer et de feu, l'expo surprenante
Publié dans La Nouvelle République le 25 - 10 - 2016

Ils sont quelques uns à investir les lieux, «Al-Tiba9» innove dans le concept pour quelques notes bien senties d'Art contemporain. Sur la carte de ce menu spécial, de la performance avec le collectif Asswad, entré en transe une nuit d'automne et mis sous le feu crissant de deux meules méchament orientées vers le danseur. En ce 29 septembre 2016, il est vingt-heures, le Bardo s'embrase.
Spectacle garanti donc avec « Al-Tiba9 » (prononcer Tibaq) et œuvres contemporaines bien mises en place pour nous titiller les sens et apporter de la rage là ou l'esthétique de certaines manifestations culturelles pêchent par leur insipidité. En effet, on peut souvent se poser les question de savoir pourquoi sur nombre d'actions culturelles, le fait politique, le grain de sable ou les points sensibles n'atteignent plus nos plasticiens ? Est-ce la bien pensance ambiante ou le bon vouloir des décideurs qui font la pluie et le beau temps !? Qu'à cela ne tienne, il va sans dire qu'à certains moments on rencontre quelques trublions bien insolents qui viennent nous rappeler que de temps à autre mettre les mains dans le plat et se les tâcher de peinture, cela peut être jouissif. Pour ce 9ème opus de « Al-Tibaq » donc, ils sont quelques uns, qui viennent d'Algérie et d'ailleurs pour une exposition d'Art contemporain qui s'étalera jusqu'au 31 octobre. Il fait nuit et le Bardo prend alors une lumière très chaleureuse, des ballons décorent le lieu, on saura après que c'est la plasticienne italienne qui illustre son propos. Une Performance Live s'enclenche à 20h, un danseur insolite, caleçon noir et rien d'autre se meut dans la foule, il louvoie et se pare dans sa concentration pour se faire ensuite brûler les membres entre deux meules qui crient dans les aigus leur rage en crachant du feu sur le danseur Mo' Mohamed Benhadj, performer live de chez live. On saura bien après de ce dernier que c'est l'un des avatars de cet étrange groupe appelé le collectif Asswad, voir la vie en noir avec quelques pointes de feu cela peut sans doute avoir son charme quand il s'agit d'esthétique. On reprend nos sens pour revenir dans la journée. Octobre évite les frimas et l'exposition suit son cour dans les coins secrets de ce cher Bardo aux alcôves les plus intimes. Dehors un immense crane de mort laisse sa masse insolite lancer aux alentours ses questions, du noir et du blanc, une sorte de sourate emplit ce crane vide réalisé par le Street artiste Sneak qui commence à monter dans notre estime. L'élan de mort aux dépends de l'élan de vie s'est matérialisé dans ces travaux éminemment politiques. Un peu comme cette étrange dame qui louvoie dans le public très discrètement, répond aux félicitations avec modestie et qui ne pipe mot quand il s'agit de discourir sur son travail ou sur le travail du groupe d'artistes qu'elle fusionne comme dans un bouillon de culture. Elle appartient, bouge, anime le collectif Asswad, pratique de la vidéo-art, de la photo, n'hésite point devant les performances et sort dans la rue titiller la curiosité des passants, tout en posant des vrais postulats socio-artistiques. Dans ce topic Mazia Djab qui est aussi photographe et peintre mural nous propose une démarche farouchement transgressive avec très belle intervention murale, une vision adossée à un texte d'Ibn-Arabi, et des photos à haute charge expressive qui laissent une insolite impression d'ensemble dont le moins que l'on puisse dire est qu'elle est contrastée, très contrastée. La mort en ce jardin nous est explicitée sans une installation de l'espagnol Albert Coma Bau Peinture et Installation qui accentue les contours entre lumières, pigments et halos noirs sur un cercle faisant office de trou noir qui contraste avec un élément lumineux, dernier rai de vie...pour se raccrocher au monde d'ici...Sensualité et drapés inopinés pour Amel Benmohamed et sa trilogie de photographie qui se lance tranquillement dans la photo de certaines étoffes qui sont empreintes de sensations spéciales, des histoires de vie qu'elle voudrait partager avec ceux et celles que cet aspect intéresse. Ses réalisations sont le résultat d'une expression instinctive avec un travail sur la souplesse du matériau et la lumière qu'il rend. Elle essaye de montrer une attention méticuleuse au moindre détail car il transmet une réponse intime, sensuelle, émotive. Elle montre ici un regard personnel sur les étoffes. Autre que la simple couleur, et de l'ultime texture. Personnel veut dire à la fois unique et sans doute intime, à dimension humaine, ces drapés semblent zigzaguer de leu propre vie. Son approche des étoffes est exclusivement sensuelle utilisant le toucher autant que la vue, elle ressent le tissu comme une entité vivante. Elle prend en photos des compositions qu'elle trouve intéressante et travaille la matière, ce que lui donne des idées dans sa création, en respectant la superposition des formes, l'ombre et la lumière, toutes en étant fidèles à ce matériau qui peut dégager comme poésie, douceur et sensualité. Pour Hind Faiza O., c'est un retour aux valeurs esthétiques qu'elle côtoie souvent en tant que journaliste, elle propose un « mur » coloré et chargé graphiquement sur une pléthore de sujets protéiformes et multicolores la photographe plasticienne semble nous perdre dans ses sujets investis avec une forte charge émotive, et politique, le message entrepris est clair, à y regarder de près, un texte éloquent sur la nudité, sur le montré, le dissimulé, une sorte de charte précisant la finalité, on remarque bien ensuite que c'est des nus, sont-ce des autoportraits, la réponse reste insolite pour nous, même dans cette couronne d'épines posée comme ça sur cette figure très sensuelle, pourtant porteuse de tous les questionnements et toutes les invectives, un sujet qui tient à cœur à la plasticienne qui apporte sa pierre au débat sur le corps, la nudité, les règles morales, et tutti-quanti concernant ce sujet prégnant et la valeur esthétique d'une œuvre selon son dégré de provocation. L'autre planche de Hind est quelque peu brouillonne, sur une ébauche de buste féminin, une série de photos de silhouettes masculines, « heb chbab » est le titre de ce travail, il suffit à lui-même. Une femme pendue, esquissée sur une installation, le liséré, la suggestion de la dentelle de sa traine est en papier hygiénique, sujet bateau, évoqué par l'italienne Giuliana Bellini qui manie l'art de l'installation avec sérieux et abnégation, mais l'originalité est juste loin du rendez-vous. Le reste n'est que fioritures avec de savant effets vidéos, sans plus, quelques notes évoquant la pornographie et sujets encore bateaux, qui accélèrent la visite avec Amine Aitouche et sa peinture murale, Claudio Burei et sa mise installative. Sans omettre la piquante, Elena Bellantoni en vidéo Art. Un artiste venu du Maroc en l'occurrence Mounir Fatmi en Installation, Peinture Murale et Photographie. Et la finlandaise Ulla Karttunen en Installation et pour l'Allemagne la vidéaste Valentina Fernandez. Outre la démarche de regrouper dans un élan discursif très puissant au demeurant ce collectif d'artistes plasticiens perd de sa puissance dans cette monstration et c'est bien dommage, est-ce le lieu qui ne rend pas sa justice aux œuvres, ou est-ce la scénographie qui pèche par omission nul ne peut le dire peut-être que la magie du lieu, l'emporte sur le tout. Exposition «Tiba9», Installations, performances, Photo, Arts-plastiques, visible au Bardo jusqu'au 31 octobre 2016.

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