La Guinée-Bissau ne restera pas sur le quai. Elle va s'embarquer pour le Gabon. Une fête avant l'heure pour ce pays qui attendait cette qualification depuis bien des années. Ce petit pays de l'ouest de l'Afrique de 36 120 km2, sur lesquels vivent près de 1 726 170 habitants, s'est qualifié en terminant à la première place du groupe E avec 10 points au compteur. Les dispositions sont déjà prises pour éviter toute humiliation pour ne pas dire déception qui ferait mal à toute une nation qui reste convaincue que de meilleurs résultats seront acquis durant cette CAN qui se jouera au Gabon entre le 14 janvier et le 5 février. Quand bien même si la coupe ne prendra pas la direction de ce pays. Baciro Candé, 49 ans, un homme, remplaçant le Portugais Paulo Torres qui a eu des difficultés à la tête des «Djurtus» est aux commandes de cette équipe, décidé à créer la surprise. Elle semble être prête à bousculer les paris et faire avancer la marque de la Guinée-Bissau sur les tableaux des compétitions africaines et européennes. «J'ai remporté 9 titres de champion, dont cinq consécutifs. J'ai également soulevé cinq coupes et cinq supercoupes de la Guinée-Bissau, et j'ai même participé à la Ligue des champions africaine», confiera-t-il à un confrère. Un excellent carnet sportif qui fait de lui un sélectionneur heureux conforté par ses réalisations inscrites au tableau de chasse depuis sa venue. «Trois victoires contre seulement une défaite avec un groupe soudé sans aucune star. Sur les deux rencontres face au Kenya, la Guinée-Bissau l'a emporté à chaque fois sur le score de 1-0, puis à domicile face à la Zambie ce fut une victoire (3-2).» De passage à Paris, RFI l'a rencontré. Ce sélectionneur est venu faire son marché, essayé de convaincre de nouveaux binationaux afin de renforcer la cohésion des «Djurtus» lors de cette CAN. La confiance placée en lui par le président de la Fédération, Manuel Nascimento Lopes «Manelinho», est un soutien qui fait de lui l'homme de la circonstance. «Il m'a confié les rênes de la sélection lors d'une phase très compliquée, que ce soit au niveau politique ou sportif. Il y avait beaucoup de tensions dans le pays. Mais je n'y ai pas réfléchi à deux fois. Mon pays est au-dessus de tout, mon pays est à la première place, j'ai tout parié sur la sélection nationale, maintenant on est à la CAN, on va essayer de faire de notre mieux et surtout être digne de notre pays.» Voilà une équipe fortement décidée à faire le jeu et se faire une place parmi les grandes équipes qui ont une expérience indiscutable dans les pieds. Ce qui est sûr, la rage de vaincre est là, présente, la guinée Bissau veut être le clou de ce rendez-vous africain... Nous disposons d'une équipe jeune, nous sommes un nouveau pays dans cette compétition, c'est la première fois qu'on va y participer et on va y rencontrer, entre guillemets, des «vautours» (rires) qui ont une large expérience de la Coupe d'Afrique des nations. Ce que l'on va essayer de faire, c'est de donner le meilleur de nous-mêmes, de travailler beaucoup pour atteindre notre objectif qui est de passer la phase de groupes. Ensuite, si nous réussissons, ce sera étape par étape. Les joueurs se mobilisent autour de leur sectionneur et la nation le soutient pour ce véritable test inattendu. La victoire est possible pour ce petit pays dont sa principale source de devises est l'exportation de noix de cajou, qui représente 60% des revenus du pays. Il est aussi le 3e producteur de noix de cajou d'Afrique, et le 6e mondial, avec sa production de 120 000 tonnes par an, lui rapportant 60 millions de dollars.