Le fondateur de la Compagnie franco-chilienne «Teatro del Silencio», le Chilien Mauricio Celedon a estimé lors d'un entretien accordé à la NR, en marge de la 8e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa (Fitb) qu'il faut développer le théâtre de rue. Le même responsable a précisé, également que le théâtre devrait se faire dans la rue du fait qu'il attire l'attention du public. La NR : Pour commencer, parlez-nous de la compagnie franco-chilienne «Teatro del Silencio» ? Mauricio Celedon : «Teatro del Silencio» est une compagnie de théâtre de rue créée en 1989 au Chili et installée en France. Les recherches et les créations de la compagnie s'inscrivent dans l'espace public, dans une démarche artistique pluridisciplinaire qui puise ses sources dans celles de l'art du mime corporel et interroge les rapports entre le théâtre du geste et de l'émotion, les nouvelles formes du cirque, la danse et la musique. La compagnie «Teatro del Silencio» rassemble donc acteurs, danseurs, musiciens, acrobates et plasticiens et compte plus de 20 créations à son actif et je dirai aussi que le «Teatro del Silencio» voyage avec ses spectacles à travers tous les continents. Vous dirigez un stage de mime corporel dramatique dans le cadre de la 8e édition du Festival international du théâtre de Béjaïa pour initier les jeunes artistes algériens à cet art, pouvez-vous nous en dire plus ? Oui, effectivement, ce stage qui est sous l'appui de l'Institut Français d'Algérie et de l'ambassade du Chili en Algérie regroupe 69 stagiaires de Béjaïa, Tichy, Amizour, Akbou, Tizi-Ouzou, Alger, Blida, Relizane, Annaba, Skikda et Batna. Ce stage a pour objectif d'initier ces jeunes à l'art du mime, du théâtre, du cirque et de la mise en espace. Les jeunes qui ont suivi ce stage, ont-ils affiché les aptitudes escomptées ? Ces jeunes algériens ont des capacités énormes, ils apprennent rapidement et je pense qu'ils sont capables de créer leurs propres compagnies théâtrales. Je leur souhaite un bon avenir, ils sont là dans cet espace à la maison de la culture de Béjaïa accompagnés de notre équipe d'artistes dans une étape de recherche pour sa création 2017 autour des œuvres de Samuel Beckett et Juan Radrigan. Pour l'équipe du «Teatro del Silencio», cette étape en Algérie permettra d'appréhender cette recherche autour de l'existentialisme dans un autre contexte, sur un autre continent, d'inscrire et montrer cette création 2017 entre l'Algérie, le Chili et la France. Le théâtre de rue est devenu aujourd'hui un outil important pour les formateurs et le public, pouvez-vous nous donner l'importance de ce genre de théâtre comme nouveau moyen d'expression ? Le théâtre de rue est un excellent moyen de communiquer des messages aux gens et aussi une manière de sortir un peu des salles et de ramener le théâtre au public car c'est important de recourir à ce genre de théâtre et de casser la routine du théâtre de la boîte noire qu'on est habitué de voir. Comment trouvez-vous ce festival ? Je trouve que c'est un festival intéressant du fait de voir aborder le théâtre dans ses différentes formes et ses beaux spectacles.