De juillet 2015 à juillet 2016, les équipes médicales et paramédicales spécialisées du Centre Hospitalier Universitaire de Annaba ont réalisé avec succès trente-quatre greffes rénales. Les quatre dernières ont été enregistrées ces dernières 24 heures. Les praticiens de plusieurs spécialités médicales dont les professeurs chefs de service de chirurgie générale, d'urologie, d'anesthésie/réanimation, de biologie et de médecine légale, ont dirigé, chacun en ce qui concerne sa spécialité, les opérations. Pour s'assurer de la réussite, ils ont été assistés de quatre de leurs confrères de différentes spécialités médicales venus d'Alger dont les professeurs Harbi et Chaouch. Les donneurs sont des proches parents tels qu'un père à son fils, une mère à sa fille, une épouse à son mari et un époux à son épouse. Les patients greffés sont domiciliés à respectivement Annaba, Souk-Ahras, Tébessa et Skikda. Conformément aux directives émises par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, les mêmes équipes de praticiens des CHU de Annaba et d'Alger se préparent à relever d'autres défis. Il s'agit d'atteindre d'ici à fin 2016, les 40 interventions du même type. Un challenge scientifique réalisable au regard de la disponibilité en nombre des donneurs et des récepteurs. Rappelons qu'une cinquantaine de postes de dialyse du secteur public sont disponibles au niveau du centre de dialyse Ibn Sina de Annaba. Quotidiennement s'y pressent des dizaines de malades encadrés par un personnel médical composé de plusieurs néphrologues et techniciens paramédicaux. Il existe également deux importants centres d'hémodialyse avec autant de postes de dyalise si ce n'est plus dans le secteur privé. Ce qui a nécessité pour le ministère de la Santé, la mise en œuvre d'une stratégie ayant pour finalité le renforcement du potentiel public d'intervention tant en termes d'établissements de santé qu'en effectifs spécialisés. «C'est un problème de santé publique qui doit être pris en compte par des campagnes de prévention, l'augmentation des possibilités d'accès des populations à l'hémodialyse grâce à l'ouverture de centres publics dans les toutes wilayas du pays», a estimé un des malades dans l'attente d'une séance de dialyse. Selon un membre de l'association des hémodialysés de la wilaya de Annaba, la dialyse permet aujourd'hui à des centaines de patients de la région de Annaba de vivre avec leur maladie en espérant bénéficier de la transplantation rénale qui est le traitement de choix de cette maladie. «Une séance de dialyse entièrement prise en charge par l'Etat coûte quelque 6500 DA alors que dans le secteur privé, tout aussi financé par l'Etat, elle atteint les 10.000 DA», souligne notre interlocuteur. Il a, par ailleurs, affirmé que l'accès à la greffe rénale permet un grand espoir pour des malades condamnés à l'hémodialyse chronique ou au décès inéluctable. «L'insuffisance rénale chronique est une affection rapidement mortelle en l'absence de traitement», a-t-il précisé. Notre interlocuteur a estimé à 1 million le nombre de personnes souffrant de maladie rénale chronique en Algérie. Annuellement, ce sont 1.000 à 2.000 nouveaux cas qui arrivent chaque année au stade ultime de la maladie c'est-à-dire dans le besoin de dialyse. Selon différentes sources proches des associations d'hémodialysés, la maladie atteint, généralement, des sujets assez jeunes dont l'âge moyen est de 35 ans. « De plus, un malade nécessite une séance d'hémodialyse trois fois par semaine, à vie, en l'absence de possibilité de greffe rénale'', a-t-il ajouté. De même, souligne-t-il, que s'agissant d'un problème de santé publique, il est indispensable que cette situation soit prise en compte lors des campagnes de prévention, par l'augmentation des possibilités d'accès des populations démunies à l'hémodialyse grâce à l'ouverture d'un plus grand nombre de centres publics régionaux. En tout état de cause, la dialyse permet aujourd'hui à des millions de patients d'espérer avoir accès à une greffe.