La Slovaquie demande un sommet extraordinaire de l'Union européenne (UE) à la suite des violences survenues le 31 décembre en Allemagne où des femmes ont été victimes d'agressions sexuelles. Le chef de la police de Cologne a en outre été démis de ses fonctions. "Il faut accélérer la mise en place d'un corps européen de garde-frontières et de garde-côtes. Pour cette raison, il est nécessaire de convoquer un sommet extraordinaire (de l'UE)", a déclaré le Premier ministre slovaque, Robert Ficolors, lors d'une conférence de presse. "Il faudrait modifier le calendrier que nous avons récemment approuvé. Nous ne pouvons pas attendre jusqu'à l'automne, à la lumière des événements qui ont eu lieu" à Cologne, a-t-il poursuivi. "Ces attaques se sont non seulement déroulées à Cologne, mais aussi dans d'autres pays d'Europe, par exemple en Suède", a dit le Premier ministre. Pas avant l'automne Le calendrier de la mise en place d'un corps européen de garde-frontières et de garde-côtes est "intenable", a-t-il expliqué. C'est "seulement avant la fin juin qu'une décision politique sur la création des garde-frontières et des garde-côtes européens doit être prise. Ensuite, la création réelle des structures destinées à empêcher la venue des migrants illégaux en Europe prendra encore un certain temps", souligne-t-il. "Concrètement, quelque chose peut voir le jour en automne. Mais avant l'automne, deux millions de personnes peuvent déjà venir en Europe, parce que personne ne les arrête", a alerté M. Ficolors.
Réunion en février A Bruxelles, une source au sein de la présidence du Conseil européen a précisé qu'aucune demande n'avait encore été reçue pour organiser un sommet extraordinaire. "Le président du Conseil européen, Donald Tusk, ne prévoit pas et n'a pas l'intention de convoquer un sommet spécial. Le prochain Conseil européen aura lieu les 18 et 19 février", a précisé la même source. La Slovaquie est l'un des pays de l'UE les plus réticents à l'accueil des migrants. Bratislava a porté plainte devant la Cour de justice de l'UE contre les quotas de migrants introduits par l'UE.
Trentaine de suspects En Allemagne même, où les révélations des agressions en série de la Saint-Sylvestre continuent d'alimenter le débat, la police fédérale a effectué des vérifications sur 31 "suspects" pour des faits de violence et des vols. Parmi eux figurent 18 demandeurs d'asile. Le manque de clarté, une semaine après le Nouvel An, a entraîné l'éviction du chef de la police de Cologne, Wolfgang Albers. Les critiques sur l'incapacité des forces de l'ordre à protéger les femmes victimes d'agressions sexuelles ont pesé lourd. Wolfgang Albers, qui est âgé de 60 ans, s'est vu notifier sa mise provisoire à la retraite par le ministre de l'Intérieur du gouvernement régional du land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Ralf Jäger, précise-t-on de même source. Le chef de la police de Cologne est critiqué depuis des jours pour l'inaction de ses services le soir de la Saint-Sylvestre. Il a en outre attendu la journée de mardi, cinq jours après les faits, pour faire état de plusieurs dizaines de plaintes déposées par des femmes ayant été victimes de vols, menaces et agressions sexuelles. Ces agressions ont choqué l'Allemagne. Elles ont mis la chancelière Angela Merkel sous pression du fait de sa politique d'ouverture à l'égard des réfugiés venus de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan. Plusieurs responsables politiques font le lien entre cette politique et les agressions survenues à la fin de l'année dernière. Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, la police fédérale effectue des vérifications sur 31 "suspects" pour des faits de violence et des vols. Parmi eux, figurent 18 demandeurs d'asile. Ce groupe se compose notamment de 9 Algériens, 8 Marocains, 4 Syriens, 5 Iraniens, un Irakien et un Serbe, a-t-il détaillé.
Bataille des chiffres Une certaine confusion règne, cependant, sur l'état exact de l'enquête. Du côté fédéral, le ministère ne fait pas état de suspect concernant les agressions sexuelles proprement dites, ni ne mentionne d'interpellation. De son côté, la police de Cologne a informé que plus de 120 plaintes, dont les trois quarts pour des faits de violences sexuelles, ont été déposées. Elle a évoqué 16 suspects.
Dimension européenne Le débat national se focalise maintenant sur la présence de réfugiés parmi les auteurs des troubles. Le pays a accueilli, en 2015, un nombre record de 1,1 million de demandeurs d'asile. Cet afflux suscite l'inquiétude grandissante d'une partie de l'opinion. La question prend également une dimension européenne. Le Premier ministre slovaque Robert Fico a demandé vendredi un sommet extraordinaire de l'Union européenne (UE) à la suite de ces violences. "Il sera nécessaire de convoquer un sommet extraordinaire (de l'UE). Il faudrait modifier le calendrier que nous avons récemment approuvé, parce que nous ne pouvons pas attendre jusqu'à l'automne, à la lumière des événements qui ont eu lieu" à Cologne, a dit M. Fico lors d'une conférence de presse.