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De l'Algérie à la Tunisie, Guy de Maupassant
Publié dans La Nouvelle République le 26 - 11 - 2016

Que cherche un auteur français lorsqu'il écrit sur l'Algérie ou la Tunisie et qu'est-ce qu'il écrit pendant la colonisation ? Mettre en valeur la beauté du paysage en faisant abstraction des habitants autochtones, inciter les peuples européens à venir vivre en Algérie...
Que d'écrivains ont écrit pendant la colonisation et différemment. Les deux frères Jean et Jérôme Taraud qui sont allés jusqu'au Maroc, au Congo, et un peu partout dans les colonies à la recherche de sensationnel pour élaborer des romans purement exotiques. Eugène Fromentin et Delacroix se sont intéressés aux couleurs des gens, des paysages, de tout ce qui sort de l'ordinaire. Leurs tableaux réalistes et impressionnistes, bien que ces maîtres des couleurs aient servi la colonisation. André Gide s'est démarqué de tous les autres par sa volonté de demeurer objectif. Texte-reportage sur l'Algérie C'est un texte écrit au jour le jour marquant les étapes importantes par des faits divers, scènes hors du commun, moment extravagant. La technique de Guy de Maupassant est particulièrement bonne et efficace : décrire avec tous les détails possibles toutes les spécificités de l'environnement avec le climat, la végétation, les maisons. Les personnages viennent après, il ne ménage pas les autochtones qu'il désigne par le qualificatif colonial «d'indigène». Ceux qui soulèvent des émeutes ou provoquent des révoltes, il ne les ménage pas «Bouamama n'a été que le rôdeur, le chef d'une bande peu nombreuse, poussée à la révolte par la famine. Notre système de colonisation consistant à ruiner l'Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère, nous verrons encore d'autres insurrections». Et cela continue, sur des pages et des pages, ignorant pourquoi l'insurrection de Bouamama entraînant celui-ci de rôdeur, chef de bande, et jamais il ne l'a désigné comme chef historique et il l'a été au même titre que tous les hommes des insurrections et moments révolutionnaires. Mais ne nous étonnons pas trop, ceci étant le propre de tous les occupants étrangers, particulièrement de leurs hommes de plume qui jouent le jeu de la politique coloniale de la France. Il faut reconnaître que Guy de Maupassant est un excellent observateur, aucun détail du paysage naturel ne lui a échappé. Quand il décrit un lieu, on a l'impression d'avoir examiné une photographie en couleurs. «Partout des sources. Les arbres gravissent les parois à pic, s'accrochant partout, semblent monter à l'escalade. Le passage se rétrécit encore. Les rochers droits vous menacent, le ciel apparaît comme une bande bleue entre les sommets, puis, soudain, dans un brusque détour, une petite auberge se montre à la naissance d'un ravin couvert d'arbres. C'est l'auberge du Ruisseau des singes.» Jean-Claude Brialy, né en Algérie, mort il n'y a pas longtemps, a écrit un grand livre, le dernier de ses ouvrages consacré à l'Algérie et qu'il a intitulé Le Ruisseau des singes par référence à son père qui faisait faire à sa famille le voyage Médéa-Blida en passant par le fameux Ruisseau des singes. Souvenir d'enfance inoubliable. L'armée coloniale trouva comme moyen efficace de mieux s'enraciner dans le pays en créant un corps de soldats et d'officiers arabes pour mieux brouiller toutes les pistes. Mais le mélange n'était que superficiel. L'administration s'est appuyée sur les bachagas. «C'est un arabe de sang illustre, le fils de bachaga Yahia ben Aïssa.» Et là-dessus, les colonisateurs sont connus pour leurs flatteries à l'égard des Algériens qui se rangeaient de leur côté. Quant aux Arabes qui ne les suivent pas, ce sont des brigands, des assassins, des voleurs et sans exception. Une vie errante Guy de Maupassant a été un errant, et il l'a été à plein temps lors de son voyage d'Alger à Tunis. Pour la littérature française, son travail sous forme de reportage a été une œuvre de longue haleine, surtout au 19e siècle avec l'insécurité et le manque de moyen de transport, mais tout de même une œuvre appréciable de 187 pages d'une lecture intéressante puisqu'il rapporte de chaque escale. Il est comme quelqu'un qui promène une caméra prête à tout moment pour immortaliser des instants d'une importance capitale. «Constantine est la cité disent les Arabes, à l'air d'un burnous étendu. Ils l'appellent Bled El-Haoua, la cité de l'air, la cité du ravin, la cité des passions. Elle domine des vallées admirables pleines de ruines romaines, d'aqueducs aux arcades géantes, pleine aussi d'une merveilleuse végétation. Elle est dominée par les hauteurs de Mansoura et de Sidi Mcid. C'est là le regard d'un étranger sur une ville multimillénaire, intéressée par la cité dans ce qu'elle est, de son temps. Mais rien, en ce qui concerne l'histoire pourtant très longue et passionnante. Plus loin, ayant eu accès à l'intérieur d'une mosquée, il suit avec précision tous les mouvements de fidèles pendant la prière puis se lance en d'interminables comparaisons avec les catholiques en train de prier à l'église. Enfin, c'est l'arrivée à Tunis, après des mois passés à voyager à travers Alger, la Kabylie, Constantine, Annaba. Et quand il arrive à Tunis, quel contraste vers les villes d'Algérie. Peut-être que Tunis est un modèle en Tunisie. Partagée en 3 parties : une cité arabe, une cité française et une cité juive. On est au 19e siècle et chaque communauté semble s'accommoder de l'autre. Chacune avait ses spécificités : boutiques, coutumes, tenues vestimentaires, recettes de cuisines, sons, couleurs, saveurs... Autour de la ville, la sabkraa en Bouam, la sebkra seldjoum, le grand lac Bahira ou lac de Tunis. Les Tunisiens ont de longues traditions vestimentaires. Guy de Maupassant leur a consacré de longs passages et ça le méritait vraiment pour parler des chéchias rouges qui ont envahi tout le Maghreb, avant l'invasion des modèles occidentaux et orientaux : burnous de cachemir, longue tunique, haiks, gebas, vestes, gilets. Lorsqu'on se promène, on va de découvertes en découvertes : cierges brides, selles, harnais. Avantages de ce texte-reportage Guy Maupassant a parcouru le Maghreb et aucun détail ne lui a échappé. Partout où il est passé, il s'est approché de la population pour en savoir plus sur les relations sociales, les mœurs, les coutumes, les convenances. Le texte reportage est ainsi fait au jour le jour, mais contrairement à ce que l'on peut penser, il ne s'agit pas là d'une sous-littérature, bien au contraire, c'est d'un style recherché, celui d'un écrivain qui a fait ses preuves dans le roman et la nouvelle. Mais le reportage lui sied bien, lui qui a mené une vie errante, une vie de marginal ; il n'a jamais eu de vie familiale. Ayant aimé l'errance, il a consacré une bonne partie de son temps au reportage très apprécié des lecteurs qui aime retrouve en lisant des scènes prises sur le vif, des descriptions originales de paysages qui s'attache à tout : formes, couleurs, contrastes, nuances. Lorsqu'on lit, on a l'impression de voir des photographies de divers paysages qui passionnent parce qu'elles ont toujours quelque chose de nouveau. Au soleil, la vie errante, Ecritye sur le Maghreb, Ed Guy de Maupassant, 187 pages.

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