Le rendez-vous économique organisé hier mercredi par la Chambre de Commerce et d'Industrie Seybouse en collaboration avec l'université Badji-Mokhtar Annaba a connu une forte participation d'opérateurs économiques et d'investisseurs. Il s'agit de la 1re conférence sur les nouvelles mesures pour le développement économique. De toutes les régions d'Algérie, Annaba a été citée en exemple de par son potentiel industriel et commercial et sa démarche allant dans le sens d'une politique de reconversion. Cet aspect, entre-autres, a été abordé par le secrétaire général de cette même wilaya Tewfik Mezhoud. Tout autant que le président de la CCI Azzedine Djouad et Amar Haiahem recteur de l'université, ce commis de l'Etat s'est longuement attardé sur les capacités économiques insoupçonnées dont dispose l'Algérie. Dans son intervention, Mme Chettab professeur à l'université a parlé d'économie d'échelle de protection, des investissements stratégiques et de rendement croissant. Faisant référence à des statistiques établies par l'Agence Nationale de Développement de l'Investissement (ANDI), cette spécialiste en économie a parlé de la réduction des bénéfices à réinvestir à hauteur de 30% dans les investissements. La présence en force des opérateurs économiques, les uns connus pour être d'importants investisseurs, les autres confrontés à des problèmes de démarrage de leur projet respectif. Il y avait aussi ceux qui font face à des perturbations. Comme actuellement l'entreprise publique Sider El-Hadjar, soumise depuis quelque temps à des tentatives de déstabilisation. Il reste néanmoins que les interventions ont été riches en enseignements. A l'image de celle de Mme Chettab. Cette enseignante universitaire s'est appesantie sur le potentiel existant ou récupéré ces dernières années sur le tissu industriel constitué de grosses sociétés. Il y a également celui des PME fragiles éparpillées un peu partout à travers le territoire national. L'ANDI a pratiquement été servie à toutes les sauces par les intervenants dans l'acte d'investir. C'est le cas en ce qui concerne la relation de l'investisseur avec l'administration, l'accès au financement, les déclarations d'investissement, des secteurs d'activités les plus sollicités comme les transports, le BTP, les services, «dans toutes les régions d'Algérie, il y a un dynamisme dans la décision d'investir sauf à Annaba qui est censée disposer d'un potentiel industriel et moyens importants. Il n'y a pas de synergie entre les entrepreneurs et les institutions publiques», a affirmé Mohieddine Chiaha, directeur général IVPME. Ce cadre au long cours a parlé du business-plan préalable à tout projet d'investissement et la nécessité de la préparation du dossier y afférent. Les intervenants ont, majoritairement, dénoncé les maux qui rongent l'économie algérienne à l'ombre de la crise économique actuelle. Celle-ci, affirment plusieurs participants, n'a agi que comme un révélateur. Il ressort de divers éléments d'analyse qu'il y a une attractivité économique de notre pays auprès des investisseurs étrangers. On a rappelé également que la décennie noire avec la crise politico-sécuritaire a beaucoup terni l'image du pays à l'extérieur. Des jeunes entrepreneurs étaient présents à cette première conférence. Ils se sont inquiétés du devenir des incubateurs d'entreprises innovantes liés à la recherche publique créés dans le cadre d'un appel à projets. Leur mission première est de favoriser l'émergence et la concrétisation de projets de création d'entreprises innovantes valorisant les compétences. Tout aussi abordés, les projets issus des laboratoires de recherche publique. Le professeur Youcef Benabdallah professeur à ENNSA Alger est intervenu pour parler de fiscalité locale, comment mobiliser l'ensemble de la société pour l'investissement, le développement local, le système d'incitation et de gouvernance. Ce n'est certainement pas un hasard si en un lieu proche de cette 1re conférence un spécialiste de la finance et de l'économie le Pr Bachir Mazouz était à l'Ecole Supérieure des Sciences de Gestion. Il devait expliquer aux étudiants ce qu'est le management public. C'est sur ce même thème qu'il s'adressera jeudi, aux enseignants universitaires et aux opérateurs économiques. Il le fera en présence d'un autre as de la finance et de l'économie qu'est le Pr Abdelatif Benachenhou. Ce dernier présentera son dernier ouvrage, le 40e qu'il a écrit sur la finance et l'économie.