Le ministre des Finances, Hadj Baba Ammi, a déclaré, hier à Alger, que le projet de loi de finances pour 2017 «garantit la continuité de la stratégie de l'Etat qui a pour objectif de protéger la classe moyenne». En marge de la séance consacrée à la présentation du projet de loi de finances 2017 au Conseil de la nation, hier, présidée par le président de cette institution, Abdelkader Bensaleh, le ministre des Finances a expliqué que ce projet de loi «vient garantir la continuité de la création d'un développement durable pour améliorer l'économie nationale». Lors de son intervention à la haute chambre du Parlement, le ministre a affirmé que ce projet de loi est une alternative pour s'en sortir de la dépendance aux recettes pétrolières qui mettent en péril le budget de l'Etat de l'année 2017. «Ce projet de loi a pour objectif de maintenir les grands équilibres et poursuivra dans la même approche du gouvernement dans la politique de la solidarité nationale avec les classes défavorisées», a souligné le ministre. Dans ce sens, Hadj Baba Ammi a rappelé que l'Etat débourse environ 1 600 milliards de dollars pour les subventions sociales. Par ailleurs, le ministre a ajouté que ce texte de loi vise «la création d'un développement durable pour relancer le Trésor public à long terme». Le ministre a émis un appel aux investisseurs privés pour lancer leurs projets, rappelant que l'Etat leur a donné l'opportunité et tous les moyens, insistant sur l'importance de l'investissement dans la conjoncture économique difficile que traverse le pays. Sur un autre volet, le ministre a répondu aux interrogations de la Commission des affaires financières au Conseil de la nation, soulignant que l'Algérie a fait un prêt d'une somme considérable au Fonds monétaire international et qui sera remboursé à l'horizon 2020. En ce qui concerne le prix de référence du pétrole à 50 dollars, Hadj Baba Ammi a révélé que ce prix a été admis après que les pouvoirs publics ont étudié le développement du marché pétrolier à long terme. Ce dernier, selon le ministre, «affiche un prix de pétrole à 50 dollars américain». Le Projet de loi de finances 2017 qui a présenté a été adopté, mardi dernier, à la majorité par l'Assemblée populaire nationale (APN), après introduction de 22 des 65 amendements proposés, lors d'une séance boycottée par certains partis de l'opposition. La majorité des amendements adoptés durant la séance de vote avaient été proposés par la Commission des finances et du budget de l'institution. Ces amendements portaient essentiellement sur le changement de certains taxes et impôts sur nombre de produits et services, et la reformulation d'autres articles. Parmi les amendements approuvés par les députés, figure l'augmentation de la taxe du timbre d'émission du passeport de 48 pages (procédure accélérée) à 60.000 DA au lieu de 45.000 DA, ainsi que l'introduction d'un nouvel article qui prévoit l'exemption du timbre du volume sur les documents commerciaux traités par les banques et institutions financières. Le plus important amendement approuvé par les membres de l'APN porte sur l'introduction d'un nouvel article stipulant une hausse du financement destiné à la réduction de la facture d'électricité à raison de 65% pour les ménages das les wilayas du Sud du pays qui utilisent la basse tension à la limite de 12.000 kw/an, de même que pour les agriculteurs de ces mêmes wilayas pour la basse et moyenne tensions dans la limite de 12.000 kw/an. L'article prévoit également le financement de la réduction de la facture d'électricité à raison de 25% pour les activités économiques. L'Assemblée a, par ailleurs, approuvé l'introduction d'un nouvel article proposé par la Commission qui prévoit l'augmentation de la taxe sur les boissons alcoolisées à hauteur de 10%, ainsi que majoration de la taxe sur le tabac brun à 1.240 DA/kg. Par ailleurs, les élus ont également approuvé une autre proposition émanant de la Commission des finances et du budget relative à l'application de la Taxe d'efficacité énergétique (TEE) à raison de 25% pour les appareils électriques importés à compter du 1er janvier 2017, et à partir du 1er janvier 2018 pour ceux fabriqués localement.