Les combattants rebelles se sont retirés des parties de la vieille ville qu'ils contrôlaient. L'armée syrienne a pris le contrôle de tous les quartiers de la vieille ville d'Alep, qui était aux mains des insurgés, a annoncé hier l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisation sise à Londres et s'appuyant sur un réseau d'informateurs en Syrie. Les combattants rebelles, qui risquaient d'y être encerclés, se sont retirés des parties de la vieille ville qu'ils contrôlaient encore après la reconquête par l'armée des quartiers voisins de Bab Al-Hadid et Aqyul. Les forces gouvernementales, appuyées par l'aviation russe et des milices chiites libanaises, iraniennes et irakiennes, semblent désormais sur le point de s'emparer de l'ensemble des quartiers orientaux de la ville, où vivent encore 200 000 personnes, selon les Nations unies. Dans un communiqué publié mercredi 7 septembre au nom du conseil des commandants d'Alep, les «groupes armés révolutionnaires», qui représentent les brigades rebelles non djihadistes, demandent une trêve humanitaire de cinq jours, l'évacuation des 500 blessés les plus graves sous l'égide de l'Organisation des Nations unies (ONU) ainsi que celle des civils qui le souhaiteraient vers les zones sous contrôle rebelle au nord d'Alep. «Une fois la situation humanitaire apaisée, les parties pourront négocier le futur de la ville», ajoute l'instance rebelle, qui rappelle les grandes puissances à «leurs supposées obligations morales» face au sort de la population de l'Est d'Alep. L'initiative rebelle a été présentée aux Etats-Unis, à des pays européens et à l'ONU, selon un dirigeant de Tajamu Fustakim, une faction modérée, contacté par l'agence syrienne Smart News. A la fin de novembre des représentants des groupes armés d'Alep avaient mené des négociations avec des émissaires du gouvernement russe, le principal allié du régime syrien, dans le but de mettre fin à la descente aux enfers de la partie orientale d'Alep et de ranimer le plan proposé en octobre par Staffan de Mistura, l'envoyé spécial des Nations unies en Syrie. Cette initiative appelait à un arrêt des combats et à une livraison d'aide humanitaire. Le plan avait avorté. Au moins 80 000 personnes ont fui l'Est d'Alep depuis le début, le 15 novembre, de l'offensive du régime syrien pour reconquérir ce secteur de la ville, ajoute l'OSDH. Ces déplacés ont cherché refuge dans les quartiers gouvernementaux de l'ouest de la ville, dans les zones contrôlées par les forces kurdes ou dans les quartiers encore aux mains des rebelles, a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Selon les forces russes, l'armée s'est emparée de 35 quartiers depuis le début de sa progression dans la ville, devenue un enjeu majeur de la guerre civile qui ravage le pays depuis près de six ans. Le gouvernement syrien a fait savoir mardi qu'il n'accepterait aucune offre de cessez-le-feu à Alep-Est tant que les mouvements qu'il considère comme des organisations terroristes n'auront pas évacué le secteur.