L'organe exécutif des Nations unies doit se réunir vendredi prochain à la demande de Moscou, pour aborder le cas des quartiers rebelles de la métropole syrienne. Le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) doit se réunir en urgence, vendredi 7 octobre, à la demande de la Russie, pour entendre un compte rendu de l'envoyé spécial pour la Syrie sur la situation à Alep est. L'émissaire onusien, Staffan de Mistura, participera à ces discussions par vidéoconférence depuis Genève (Suisse). Jeudi soir, lors d'une conférence de presse, il a estimé que les quartiers de la zone orientale de la ville, tenus par les rebelles, pourraient être «totalement détruits» d'ici à la fin de l'année si le régime syrien et Moscou poursuivaient leur offensive militaire. «Nous parlons de la vieille ville en particulier, et des milliers de civils syriens vont être tués», a-t-il insisté. Staffan de Mistura a également lancé un appel aux combattants de l'organisation djihadiste Front Fateh Al-Cham (anciennement Front Al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida) pour qu'ils quittent l'est d'Alep : «Si vous décidez de partir dans la dignité et avec vos armes (...) je suis personnellement prêt à vous accompagner.» Le diplomate a chiffré à près de 8 000 le nombre de combattants rebelles dans cette partie de la ville, dont 900 du Front Fateh al-Cham. D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le nombre d'insurgés dans la localité est de 15 000, dont 400 du groupe djihadiste. L'opération aéroterrestre des forces loyales au régime du président Bachar Al-Assad a continué sans répit, jeudi, dans la métropole du Nord syrien. Au lendemain de l'annonce par Damas d'une réduction de son intense campagne de bombardements, le régime a pris le contrôle de nouvelles positions rebelles. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, «les forces du régime se sont emparées de six positions majeures» dans le quartier de Boustane Al-Bacha. D'après l'organisation, elles progressent également vers le quartier voisin de Hellok et ont pris des bâtiments aux abords du quartier de Sakhour. Plus de 250 000 personnes vivent dans les quartiers d'Alep sous contrôle des rebelles et complètement assiégés par les troupes du régime. M. de Mistura a déclaré que 376 personnes avaient été tuées et 1 266 autres blessées par les bombardements massifs menés depuis le 22 septembre par l'armée syrienne et son alliée russe. Cette offensive avait été lancée quelques jours après l'échec d'un cessez-le-feu voulu par Moscou et Washington et qui n'avait tenu qu'une semaine. Ces derniers jours, les bombardements se sont calmés à mesure que se développait l'offensive terrestre des troupes du régime. L'agence de presse officielle SANA a rapporté que huit personnes avaient été tuées par des tirs de roquette de «groupes terroristes» sur un quartier de la partie gouvernementale d'Alep, utilisant le vocabulaire habituel du régime pour qualifier les rebelles. Selon l'OSDH, le bilan de ces tirs est de 11 morts et pourrait augmenter en raison du grand nombre de blessés, plus de 60.