Manifestement, le pouvoir et l'opposition parlent le même langage lorsqu'il s'agit des prochaines élections locales et législatives. Du moins, ils se mettent d'accord sur l'essentiel quand bien même ils font semblant de se regarder en chiens de faïence. Si le fossé entre les deux parties s'est creusé pour les élections présidentielles, il ne l'est visiblement pas pour les locales et les législatives. La participation annoncée des partis de l'opposition à ces consultations électorales fait amplement l'affaire du pouvoir qui, faut-il le rappeler, a pour seule crainte l'abstention massive. Cette opposition vient donc de voler à son secours dans une cascade d'annonces, allant toutes dans la même logique participative. Les partis politiques tels le RCD, le FFS, le FNA et Hamas, pour ne citer que ceux-là, sont officiellement partants pour une nouvelle aventure électorale en attendant que d'autres formations du même bord leur emboîtent le pas. Si l'on croit leur virulence dans le discours post-présidentiel et leurs récurrentes sorties médiatiques pour descendre en flammes les tenants du pouvoir, il est surprenant de les voir aujourd'hui s'aligner sur la logique de ces mêmes tenants. Il est tout de même bizarre qu'aucun parti représentatif de cette opposition n'ait pas maintenu la même ligne de conduite. Le PT, de Louiza Hanoune, ne tardera pas non plus à annoncer la même couleur que ces partis. Cette formation, connue pour sa politique participative, ne dérogera certainement pas à la règle d'autant que le boycott lui coûterait très cher quand on sait le virage pris par le PT ces dernières années. Autrement dit, on prend les mêmes et on recommence. Hormis Jil Jadid, de Sofiane Djilali, dont le boycott est rendu officiel et Talaie El-Houriat, de Ali Benflis, qui adopte une position d'attente, le temps de voir plus clair, toutes les autres formations de l'opposition prennent le même train que le FLN, le RND, le MPA et TAJ. Ils se retrouvent tous dans le même wagon alors que dans un passé récent, ils se livraient une bataille «fratricide» sans merci. La même logique est donc reconduite durant toutes les élections de cette nature et il est tout à fait naturel de s'interroger sur cette logique et de se poser une foultitude de questions. Est-il normal que ces partis diabolisent de la sorte ce pouvoir pour ensuite faire son jeu sans prendre en considération le qu'on dira-t-on ? L'opinion nationale voit d'un mauvais œil ces revirements spectaculaires en un temps relativement court et les partis de l'opposition risquent fort une descente aux urnes «punitives» lors des scrutins en question. Ce qui fera l'affaire du FLN est des autres partis, proches du pouvoir, qui éventuellement tireraient profit de cette situation. A quelques mois seulement de la tenue des élections législatives, on sait désormais que presque tout le monde y prendra part. Opposition et partis proches du pouvoir se sont donné le mot pour partir en rangs groupés à l'assaut de l'Hémicycle. Ils entrent dans la bataille, la même que celle des élections passées. Pour l'instant, opposition et pouvoir enterrent la hache de guerre qui ne sera déterrée qu'une fois les résultats des législatives rendus publics et que la prochaine APN installée. Il faut dire que les formations politiques, rangées dans le camp de l'opposition, adoptent une position tout ce qu'il y a de logique, car le boycott leur serait inévitablement fatal dans une conjoncture où les faux-pas sont interdits. C'est la seule et unique raison qui fait que celles-ci se soient empressées à annoncer leur participation pour éviter une «mort» politique certaine. Du moins pour les années à venir. Pour se maintenir en vie, il faut absolument qu'elles soient représentatives dans la chambre basse du Parlement.