L'adoption par le Conseil de sécurité de l'ONU de la Résolution 2334 condamnant les implantations de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens, a donné lieu à une série de réactions internationales favorables et à de multiples appels à une relance du processus de paix au Moyen-Orient. Les réactions ont fusé de toutes parts, dans les heures qui ont suivi l'adoption vendredi de la résolution exigeant la cessation immédiate et complète de toutes les activités liées à la construction de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens dont El Qods-Est. Coté palestinien, le président Mahmoud Abbas a déclaré que la résolution "confirme les bases légales nécessaires" au règlement du conflit entre Palestiniens et Israéliens. "La résolution a mis en évidence les bases légales nécessaires au règlement du conflit et a réaffirmé que la construction de colonies juives israéliennes est illégale", a ajouté le président palestinien. De son coté le mouvement palestinien Hamas s'est félicité de l'"évolution importante" dans les positions internationales. "Le Hamas apprécie la position des Etats qui ont voté au Conseil de sécurité pour le droit du peuple palestinien (à vivre) sur ses terres et ses propriétés", a affirmé le porte-parole du mouvement, Fawzy Barhoum. D'autre part, le secrétaire général de la Ligue arabe Ahmed Aboul-Gheit a félicité le peuple et le gouvernement palestiniens pour cette résolution "cruciale" adoptée par une large majorité des membres du Conseil de sécurité des Nations unies et ce, au terme de plus de 35 ans d'efforts pour une telle résolution. "La résolution reflète un énorme soutien international à la lutte historique du peuple palestinien destinée à obtenir ses droits légitimes au sommet desquels l'établissement d'un Etat palestinien indépendant avec El Qods-Est comme capitale", a souligné le chef de la Ligue arabe dans un communiqué. Comme plusieurs autres pays, dont la Nouvelle Zélande, l'Allemagne..., l'Algérie a salué dimanche, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Abdelaziz Benali Cherif, l'adoption de la résolution, appelant la communauté internationale à "prendre des mesures d'urgence pour la mise en œuvre effective de cette résolution". Pour M. Benali Cherif, "cette résolution historique constitue une étape majeure et positive qu'il importe de saluer et qui est à même, pour peu qu'il y ait une volonté internationale, de mettre un terme à l'entêtement de l'entité occupante dans l'implantation de colonies dans les territoires palestiniens et à son mépris flagrant des principes de la légalité internationale, du droit international et des résolutions onusiennes pertinentes". Préserver la solution à deux Etats Dans un renversement de leur position habituelle sur le conflit au Moyen-Orient, les Etats-Unis se sont abstenus au lieu de mettre leur veto. Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a indiqué vendredi à Washington que la solution à deux Etats était "le seul moyen de parvenir à une paix durable" au Moyen-Orient, affirmant que son pays ne pouvait faire obstacle à une résolution des Nations Unies qui appelle à promouvoir des négociations concluantes. Le chef de la diplomatie américaine a relevé que les administrations américaines successives ont convenu que la solution à deux Etats était "le seul moyen de parvenir à une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens". Il a ajouté que l'avenir du Moyen Orient est "menacé actuellement par les mesures sans précédent pour étendre la construction des colonies menée par les opposants à la solution à deux Etats". L'administration américaine avait par le passé exercé sont droit de veto pour bloquer une trentaine de résolutions contre Israël. En 2011 elle avait opposé son veto à une résolution similaire à celle adoptée aujourd'hui par le Conseil de sécurité. Israël de plus en plus isolé sur la scène internationale "L'adoption de la résolution en dépit des efforts diplomatiques intenses d'Israël pour l'empêcher, montre qu'il est à présent isolé par la communauté internationale", selon l'ONG britannique Palestine Solidarity Campaign (PSC), qui a relevé " le mépris permanent d'Israël pour le droit international " par sa déclaration d'ignorer la position onusienne. L'ONG britannique a, par ailleurs, demandé au gouvernement de Londres d'assumer ses responsabilités en vertu du droit international et de cesser son "soutien substantiel" aux colonies illégales. L'ONG a écrit sur son site web que l'adoption de la résolution onusienne est "à saluer", notant toutefois qu'elle ne fait que confirmer la position de la communauté internationale qui a déjà condamné les colonies israéliennes illégales et qu'il était temps d'agir. Quatorze des 15 membres du Conseil de sécurité ont voté vendredi en faveur d'une résolution qui condamne la politique de colonisation d'Israël, tandis que les Etats-Unis se sont abstenus, pour la première fois, de voter sur ce texte, présenté par l'Egypte au nom des pays arabes.