L'année 2016 se retire non sans laisser d'empreintes sur ses saisons footballistiques. Il y a ceux qui ont joué le jeu, conformément au règlement qui habille leur mission, mais il y a aussi ceux par méconnaissance des règles élémentaires de ce sport ont gâché les belles rencontres qui auraient pu mettre en valeur l'image de l'arbitrage algérien. Trois clubs de la Ligue, à savoir tout récemment, il y a eu la suspension pour le reste de la saison de Redouane Necib «Rivaldo», coupable d'une décision contestable et largement contestée par la JS Kabylie, qui accuse l'arbitre international de l'avoir sabotée lors de son match face à l'USM Alger (1-2). Necib avait sifflé un penalty en faveur de l'USMA, jugé «scandaleux» par les Canaris. Oui, il y a des rencontres qui ont été gâchées par le mauvais arbitrage. Loin d'être cette étoile du berger qui illumine le ciel de l'arbitrage, il y a des scènes insupportables. En octobre 2016, la chaîne TV 4, a diffusé les images de la rencontre JSK-JSS, (oct 2016), ceux qui les ont vues affirment que le but de Boulaouidet était limpide et que l'arbitre n'aurait pas dû l'invalider. La cassette du match récupérée par l'ENTV ne fait qu'enfoncer l'arbitre Bachir qui a influé directement sur le résultat final. En septembre 2016, après cinq journées de championnat, le niveau de l'arbitrage est une fois de plus dénoncé. Un confrère du quotidien Liberté, écrivait «les mêmes arbitres qui ont pris en "otage" le championnat la saison passée sont désignés régulièrement en ce début de saison en Ligues 1 et 2, en l'occurrence Arab, Necib, Bekouassa, Benbaraham, Benouza, Achouri, Ghorbal, Mial, alors que la logique exige de la CFA le lancement des jeunes talents au début du championnat pour leur permettre d'acquérir de l'expérience». Cette gestion approximative a créé un malaise au sein des jeunes arbitres promus, creusant davantage le fossé entre eux et les «privilégiés» de cette structure. «A quoi sert d'avoir le grade fédéral pour rester chez soi ?», dénonce ce jeune arbitre de 26 ans du centre du pays. D'autres avis se sont succèdes et dénoncent cette gestion approximative qui pousse vers un malaise au sein des jeunes arbitres promus, creusant davantage le fossé entre eux et les «privilégiés» de cette structure. Le même journal rapporte que lors de la 3e journée, deux arbitres, Benbraham (DRBT-USMA) et Houasnia (OM-ESS), ont commis des fautes d'appréciation, le premier a été désigné lors de la 4e journée pour MCA-NAHD au 5-Juillet, alors que le second a été suspendu, pourtant ils ont commis les même erreurs, Arab, avait raté son match JSK-USMH, mettant Hannachi en colère rouge : «L'arbitre Arab nous a cassé, il est derrière notre échec». Un professionnel dira «donnez-moi un seul grand arbitre sollicité par la CFA». Pis encore, «trouvez-vous normal qu'une seule personne donne des cours complaisants aux arbitres au niveau de tous les séminaires ? Comme si l'Algérie n'a jamais produit d'arbitres. Où sont passés les Bichari, Sedrati, Haïmoudi, Heddada, Bouseter, pour ce citer que ceux-là ? Ils ont tous été écartés... C'est une erreur de stratégie que de confier l'arbitrage à une personne qui n'a jamais touché au football, encore moins l'arbitrage, le résultat est là. Dans toutes les fédérations du monde, c'est la structure qui gère l'arbitrage qui s'occupe de tous les volets, pourquoi chez nous on lui ampute la désignation ?». En juillet 2016, l'ex-arbitre international Abderahmane Bergui, président de l'association Ouled El-Houma, dans une conférence de presse, au niveau du siège de son association dira : «En tant qu'ancien arbitre, je me fais comme devoir de dire les vérités... Nos arbitres sont pris en otages parce qu'il y a beaucoup d'argent dans le football. Il y a trop de gens malintentionnés qui convoitent la CFA pour s'enrichir illégalement. Le football est devenu un sérieux enjeu financier, avec beaucoup d'argent. L'arbitre ne doit pas jouer avec le destin d'un club parce qu'il y magouille. A la CFA, il faut un président et des membres qui ont été arbitres et qui sont connus pour leur probité, qui en plus connaissent parfaitement les rouages pour faire barrage à toute tentative malsaine d'amadouer tel ou tel arbitre à des fins connues... La FAF doit désigner un homme intègre et un vrai technicien à la moralité irréprochable, je le dis et redis. Il y a trop d'intermédiaires et d'intrus qui ne veulent nullement du bien à l'arbitrage et au football national. Leur seule préoccupation...» Plus loin, il dira dans sa conférence, comme le rapporte d'ailleurs le quotidien national El-Moujahid du 14/7/2016 «ils utilisent l'arbitrage comme un fonds de commerce pour se sucrer. C'est honteux et inadmissible de les laisser faire. Je ne vise pas l'actuel président de la CFA, mais je dis du fait qu'il n'a jamais été arbitre qu'il n'est pas la personne indiquée pour diriger une telle instance. Il y a trop de facteurs influents dans le milieu de l'arbitrage... On ignore qui désigne les arbitres pour les rencontres.» Un autre phénomène s'installe depuis quelques temps, celui des arbitres qui adorent siffler la moindre faute, brisent le jeu, l'avantage, eux, ne le connaissent pas. Des actions, très bien construites sont vites étouffées par cet arbitre qui siffle la moindre faute souvent imaginaire faisant réagir ainsi, dirigeants, sélectionneurs, supporters... Enfin, si nul n'est infaillible, l'erreur est admise et pardonnée en sport quand elle émane de la bonne foi de son auteur, mais dès qu'elle se drape du voile de la partialité manifeste, elle affiche une certaine volonté de triche contraire à toute éthique. Et toute religion ! On préfère alors regarder ailleurs, quand la gronde monte des stades mais il est connu, quand on est déjà frappé de cécité, on ne peut plus voir grand-chose... Soyons optimistes. 2017 arrangera bien les choses, et on aura de nouveaux arbitres qui contribueront à assainir l'arbitrage.