Jamais on aurait pensé à cette relation qu'il y a entre l'Islam et la musique avec ces discours contradictoires sur le domaine religieux qui interdit tout ce qui est poésie et chanson, d'après certains rigoristes. Pourtant, le Coran est plein de musique et il se chante même, d'après un professeur pratiquant, à la lettre depuis l'âge de 12 ans. Il pratique la religion à la perfection en s'interdisant toute forme de fanatisme. Pour faire ce travail, nous nous sommes fixés un repère pour la chanson : Nassima, une native de Blida, ville où le genre andalou s'est développé en même temps que les autres genres, s'est beaucoup exercée, depuis son enfance à cette chanson. Elle dit avoir appris « El adane », l'appel à la prière. Elle l'a répété des fois et des fois pour mieux le réussir en articulant bien au point de charmer les oreilles. Il paraît qu'en Islam, le meilleur en adane est Bilal choisi par le prophète (QLSSSL) pour sa voix suave, naturelle. La chanson andalouse, genre poétique et musical La chanson andalouse se caractérise par sa beauté singulière. Elle s'est considérablement développée à la faveur d'une production poétique très prolifique. Elle est si fortement implantée et aimée qu'elle a traversé des siècles d'histoire. On chante l'andalou jusqu'à aujourd'hui et sous la conduite d'orchestres bien constitués et variés. Le hawzi et le malouf en sont des variantes actuelles. La particularité de l'andalou est que le chanteur, à l'exemple de Benani ou de Fergani, dignes représentants de ce genre, se font accompagner d'un grand nombre de grands musiciens jouant de tous les instruments en parfaite harmonie pour chanter sur un air envoûtant. Le genre andalou s'est maintenu en Algérie dans les grandes villes à vocation culturelle arabo islamique comme Constantine, Tlemcen, Blida, Alger, sous l'impulsion des grands chanteurs musiciens classiques formés sur le tas par transmission ou dans les grandes écoles. Une thématique à dominante religieuse Ceux qui sont restés à l'écoute des répertoires andalous ou qui sont passionnés du genre, ont dû relever sous différentes variantes des chants à la gloire de Dieu, ou du prophète (QLSSSL). Tout le vaste répertoire traite de la foi, sinon des sentiments personnalisés ou collectifs qui hante le public d'auditeurs passionnés de chansons andalouses ayant un cachet particulier. Mais, on s'est toujours demandé quels peuvent être les auteurs des textes, sont ce des écrivains compositeurs qui s'intéressent au domaine du sacré, sont-ils des poètes qui ont écrit autre chose que les textes consacrés à la chanson ou ont-ils écrit des textes qui ont été adaptés à la chanson ? Ce sont là des questions qui s'adressent aux spécialistes des origines de l'andalou. Toujours est-il que l'andalou s'est beaucoup consacré au Mawlid Ennabaoui ainsi qu'à des évènements de l'Islam, et à des cérémonies religieuses relatives aux rituels des fêtes. Ainsi le répertoire arabe andalou islamique s'inspire de la mystique des grands maîtres, tels que Ibn El Arabi, Chikh Ahmed El Alawi, l'Emir Abdelkader et d'autres extrêmement doués pour la poésie mystique pouvant se chanter avec un accompagnement musical dans le genre andalou. Ces quelques hommes cités sont les dignes représentants du soufisme dont la mission est noble ; ils représentent l'Islam des origines prônant la bonté, la justice, la tolérance, le bien. On raconte qu'une fois en Syrie, l'Emir Abdelkader a offert l'asile à des chrétiens venus lui demander de les sauver alors qu'ils étaient poursuivis pour être tués. Une musique qui fait partie de la spiritualité Parmi les traditions musicales, il y a les chanteurs au son du « naï », ou flûte, chanteurs et musiciens du « Sama » qui veut dire écouter par référence à une sourate du Coran « iqra » d'après un chanteur et musicien du naï d'origine turque. Déjà au 14ème siècle, à la chute de l'Andalousie, il y avait des musiques très élaborées pour accompagner des cérémonies religieuses. Le « Sama » est né du soufisme. Il paraît que la musique fait entendre le grincement des portes du paradis. La tradition andalouse du point de vue texte et musique de type alaoui ou de la confrérie tidjanya, relève de la spiritualité intérieure. Le soufisme adresse des messages d'amour, d'ouverture ou universel du prochain. On y chante à la gloire de Dieu, la Ilaha Illa llah (il n'y a de Dieu que Dieu). La musique rassemble des milliers de discours sur Dieu comme dans le poème : ma religion est l'amour, l'amour est ma religion.