Culte n Nassima se révèle profondément attachée à la culture soufie, culture qu'elle adapte dans sa musique en chantant avec élégance et sagesse des textes de poètes mystiques comme l'Emir Abdelkader ou encore Ibn Ârabi. Nassima, interprète de la chanson arabo-andalouse, a évoqué lors d'une rencontre au Théâtre national, son «culte» pour le soufisme, une exaltation mystique se faisant manifeste dans son jeu musical. «J'ai un goût très prononcé pour le soufisme et je tâche à l'employer dans la musique (et chanson) arabo-andalouse», a-t-elle confié, ajoutant que cette ardeur mystique, ce transport lyrique s'explique par le fait que «le soufisme est véhicule d'un message d'amour et de paix.» Nassima, qui précise, par ailleurs, qu'elle n'est pas spécialiste en la matière, a expliqué qu'elle est pleinement attachée à la culture soufie. «Je suis née et j'ai grandi à Blida, ville à culture arabo-andalouse et également à tradition soufie. Je chantais des poèmes à caractère soufi, mais, à l'époque, je ne me rendais pas compte de la portée mystique qu'avait cette poésie. Ce n'est que plus tard que je commençais à comprendre leur dimension spirituelle, d'où l'intérêt que je porte désormais à la poésie soufie», a-t-elle dit. Et de souligner d'autre part : «Je ne suis qu'une artiste, loin d'être une spécialiste en mysticisme islamique.» «Si je m'intéresse au soufisme, c'est bien parce que je suis curieuse et ma curiosité m'a poussée à faire des recherches sur le soufi. Je suis donc une artiste curieuse, voulant chanter l'Islam, sa beauté et son authenticité, avec, bien entendu, ma quête d'amour et de paix. C'est aussi parce que j'ai grandi dans une religion – qu'est l'Islam – de l'amour, de la tolérance, de la fraternité, du dialogue interculturel et interreligion, et je tiens à préserver ces valeurs humaines [et universelles] », a-t-elle encore relevé. Nassima adapte le soufisme dans sa musique en chantant des textes de poètes de ce courant mystique comme l'Emir Abdelkader ou encore Ibn Ârabi ; et les poèmes qu'elle interprète avec une voix douce, glissante et chargée de sérénité laissent pressentir cette piété, cette humilité et cette virginité de l'âme. «La poésie, dit-elle, permet de suggérer des vérités spirituelles.» Et ce mysticisme qui apparaît, se révèle dans sa beauté et son harmonie entre l'être et le divin aide à l'ascension vers Dieu. «C'est une manière (pour moi) de se rapprocher de Dieu», a-t-elle expliqué. Plus tard, et dans un deuxième temps, Nassima, accompagnée au qanoun (luth) d'une Tunisienne Khadidja El Ïfrit, a interprété à l'assistance quelques qaçidate du répertoire soufi, et ce avec une voix quiète et féminine, illustrant ainsi en chant et en musique le mysticisme qu'elle exalte tant, un «culte» qu'elle cultive avec beaucoup d'élégance et de sagesse.