La situation sécuritaire qui persiste en Libye, générant terrorisme et circulation anarchique des armes et de groupes criminels, n'est pas sans conséquences sur la sécurité et la stabilité dans tout le continent. Outre l'assistance au processus de paix et de réconciliation nationale dans ce pays, l'Algérie comme d'autres pays voisins doivent limiter l'impact de la crise libyenne sur le continent et notamment dans leur pays. En effet, Alger abrite depuis, hier, au Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT), un atelier de deux jours consacré à toutes ces préoccupations, en quête de solutions adéquates permettant aux pays concernés par la menace d'améliorer leurs capacités de surveillance et de contrôle des frontières partagées avec la Libye. Selon les organisateurs de la rencontre sécuritaires, et les intervenants à l'ouverture des travaux, l'atelier a pour objectif d'apporter assistance aux Etats membres de l'Union africaine (UA), notamment les pays qui partagent les frontières avec la Libye, et ce, afin d'améliorer leurs capacités à dominer, gérer et contrôler leurs frontières avec ce pays où l'insécurité perdure. «Ces assises s'inscrivent dans le cadre des études et recherches sur les efforts et plans d'action des Etats membres de l'UA, pour la lutte anti-terroriste et la lutte préventive contre l'extrémisme violent», indique-t-on concernant cette nouvelle rencontre sur la sécurité régionale et continentale abritée par l'Algérie. Il faut dire que la situation en Libye est la préoccupation principale à débattre, mais le panel d'experts internationaux se penchera, surtout, sur toutes les situations liées à la situation sécuritaire au Sahel. Et cela en mettant en avant la lutte anti-terroriste à tous les niveaux. Pour ce faire, une évaluation globale de la situation est à l'ordre du jour des travaux, tout en mettant en exergue les capacités de chaque pays à contribuer efficacement dans la lutte commune contre ce phénomène international. Puisqu'atteindre cet objectif ne pourra avoir lieu sans une lutte spécifique à chaque pays, les pays de l'UA évalueront d'abord leurs capacité, pays par pays, à sécuriser et contrôler leurs propres frontières partagées avec la Libye. L'objectif est de trouver les moyens permettant d'améliorer ces capacités «individuelles», puis de les élargir pour une action commune contre une menace qui ne connait ni nationalité, ni religions, ni frontières. Aussi, comme de coutume, l'expérience algérienne en matière de lutte anti-terroriste et ses grandes connaissances en ce qui concerne la sécurisation des frontières, seront-elles exposées, afin de faire profiter l'exprience algérienne aux pays participants à l'atelier d'Alger. Pour ce qui est des participants à l'atelier, plusieurs représentants nationaux des points focaux du CAERT prennent part à aux travaux, à savoir la Libye, l'Algérie, la Tunisie, l'Egypte, le Tchad, le Soudan et le Niger. Demême que de hauts responsables de services de sécurité des frontières de chacun des Etats membres de l'UA y prennent part. Des représentants de Mauritanie, du Mali et du Burkina Faso y participent en qualité d'observateurs, aux côtés d'experts du CAERT. Il s'agit de l'Africain Union Border Program (AUBP), de l'Organisation internationale des Migrations (OIM), ainsi que de l'Organisation de la Police internationale (Interpol). D'ailleurs, l'ouverture des travaux, hier, a été caractérisée par des interventions de hauts responsables dont le directeur du CAERT, Larry Gbevlo-Lartey Esq, ambassadeur norvégien à Alger, et le représentant du gouvernement algérien, Hamid Boukrif, directeur de la Prospective, de la Programmation et de la Planification politique au ministère des Affaires étrangères. Des interventions, insistant notamment sur l'amélioration de la coopération, et l'adoption d'une démarche visant à apporter une réponse efficace aux entraves qui minent la stabilité sécuritaire afin de «traiter la situation dans sa globalité». Selon les organisateurs, les débats devront, également, se focaliser sur les efforts menés dans la lutte préventive contre l'extrémisme violent et les plans d'action des Etats membre de l'UA à la lumière de la situation sécuritaire qui prévaut en Libye.