Le nombre de terroristes qui représenteraient une menace pour l'Algérie et les pays du Sahel serait entre 2.000 et 2.500. Certains de ces «combattants» qui ont fui le Yémen, la Syrie ou l'Irak, sont déjà arrivés en Somalie et sont en train de se réorganiser, a fait savoir, hier, le Commissaire à la Paix et à la Sécurité au sein de l'organisation de l'Union Africaine (UA), Smail Chergui. Ce dernier, qui s'exprimait à l'occasion d'une réunion du Centre africain d'études et de recherche sur le terrorisme (CAERT) des points focaux, soutient que ces terroristes représentent un réel danger pour toute la région. «Ces terroristes convergent vers le Sahel et tentent de s'organiser», a averti le Commissaire à la Paix et à la Sécurité qui craint une campagne de radicalisation générale de milliers de jeunes, dans certains pays, en proie à la pauvreté. M. Chergui qui se félicite de la mise en place d'un système de communication sécurisé, entre les chefs des services de renseignements des pays membres du CAERT, estime, par ailleurs, que son utilisation devrait constituer l'une des priorités absolues, à étudier sérieusement. «Le développement des technologies de l'information et de la communication constitue une menace pour tous les pays» a déclaré le diplomate algérien qui a tenu à rappeler que nombre de djihadistes ont été recrutés via la toile. Sachant que la connexion entre le terrorisme, le trafic de drogue, le trafic d'armes et la traite d'êtres humains, étant établie, Smail Chergui souligne que la coopération entre les Etats ne doit pas être, seulement, régionale mais, également, internationale pour lutter contre le phénomène du terrorisme violent. Le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA affirme qu'en 2016 pas moins de 1.600 attentats ont été perpétrés par les terroristes, dans le monde, occasionnant quelque 14.000 victimes. L'intervenant qui déplore la politique de deux poids, deux mesures des médias pour ce qui est des attentats qui ont lieu en Europe et en Afrique, alors que le plus nombre de victimes est recensé sur le continent noir, soutient que certains pays, à l'image du Niger sont confrontés à un grave problème du fait du manque de moyens pour faire face aux terroristes. La solidarité entre pays africains ne doit pas fléchir, explique M. Chergui qui rappelle que l'Algérie, à travers le CAERT notamment, ne lésine pas sur les moyens pour lutter contre ce phénomène transnational. «La réunion d'aujourd'hui constitue une occasion pour faire le bilan et proposer des solutions pratiques pour lutter contre le fléau du terrorisme», a conclu le Commissaire à la Paix et à la Sécurité de l'UA. A noter que les travaux de la 10ème réunion annuelle des Points focaux du Centre africain d'études et de recherche, sur le terrorisme (CAERT) s'étalera sur 3 jours et sera l'occasion «d'analyser l'état actuel du terrorisme sur le continent, d'améliorer la coordination dans la lutte antiterroriste et de déterminer la voie à suivre pour faire progresser les objectifs de lutte contre le terrorisme». La cérémonie d'ouverture s'est tenue en présence du Secrétaire général des Affaires étrangères, Hassan Rabhi, des institutions représentant des pays africains au CAERT, des organisations partenaires du CAERT, du directeur du CAERT et représentant spécial de l'UA, pour la coopération antiterroriste, Larry Gbevlo-Lartey Esq, et de représentants du corps diplomatique accrédité à Alger. Selon les organisateurs de la réunion, les experts tenteront également, lors de ces travaux qui se tiennent sous les thèmes: «Architecture de sécurité nationale et mécanisme anti-terroriste» et «Coopération anti-terroriste», de proposer des idées pour améliorer la coopération et la riposte, face à la menace terroriste.