Le représentant du Front Polisario au Royaume-Uni, Mohamed Limam Mohamed Ali, a estimé jeudi à Londres, que l'adhésion du Maroc à l'Union africaine et l'abandon des conditions préalablement émises et, qui étaient à l'origine de son retrait en 1984, de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) étaient une «victoire pour la cause sahraouie» L'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA) «après un processus laborieux et sans préalable est une victoire pour la cause sahraouie car elle véhicule une reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) qui est un membre fondateur à part entière», a déclaré M. Limam à l'APS. Il a rappelé à ce propos, toutes les tentatives vaines du Maroc d'entamer la stabilité de l'UA, ce qui l'a conduit à admettre le fait accompli après s'être illusionné pouvoir imposer ses conditions à l'organisation continentale en ratifiant la Charte constitutive de l'Union sans opposition aucune quant à la présence de la RASD en son sein. Parier sur l'expulsion du Sahara Occidental de l'UA relève de l'impossible La tentative du Maroc pour faire accroire que son adhésion à l'UA était une tactique afin d'amender ou de réviser les principes de la Charte constitutive de l'Union, relevait de la «fiction» compte tenu des objectifs ayant sous-tendu sa création, a affirmé le représentant du Front Polisario. Il a indiqué en outre, que le Maroc «a d'ores et déjà commencé à diffuser l'idée d'œuvrer à faire amender la Charte constitutive de l'Union pour expulser la République sahraouie ou geler sa qualité de membre», précisant qu'«il s'agit là d'un objectif irréalisable car les pays qui ont accepté la qualité de membre du Maroc ont réitéré que cela ne saura se faire au détriment de la République sahraouie». Il a souligné également qu'en cas de non-respect par le Maroc de ses engagements, la clause 32 de la Charte constitutive de l'Union relative à la formulation de propositions d'amendement ou de révision, stipule que cela intervient sur adoption de tous les pays membres. Et cela suffit pour être une garantie d'échec de toute nouvelle tentative d'opposition contre la qualité de membre du Sahara Occidental, a-t-il encore dit. M. Limam a tenu à faire remarquer aussi, que la tentative d'adhésion du Maroc à l'UA se voulait en fait, une compensation de l'échec diplomatique essuyé suite à ses tentatives d'adhésion au sein de l'Union européenne et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) et à son isolement après s'être confronté aux Nations unies pour non respect des engagements pris, outre la décision de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) en décembre dernier concernant l'exploitation des richesses du Sahara Occidental. Le Sahara Occidental n'est pas une partie du Maroc qui ne jouit, par conséquent, d'aucune souveraineté sur ses terres et ne peut en aucune manière appliquer l'accord de partenariat et de libre-échange conclu entre l'UE et le Maroc sur les terres du Sahara Occidental, souligne ladite décision. A cette occasion, M. Limam a relevé que le Maroc avait reconnu avant 1991, le Polisario en tant que mouvement et représentant légitime et unique du peuple sahraoui conformément aux résolutions onusiennes et en tant que partie avec laquelle il a signé le plan de règlement afro-onusien pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui après l'échec de son approche militaire devant la bravoure et la résistance des combattants de armée de libération sahraouie. Il a estimé cependant, que le Maroc n'était pas digne de confiance car après avoir accepté avant 1991 l'organisation d'un référendum au Sahara Occidental et le déploiement de la Minurso après signature d'un cessez-le-feu avec le front Polisario sous l'égide des Nations unies, «son discours officiel disait que le référendum n'était pas l'autodétermination mais une confirmation de la marocanité du Sahara Occidental». M. Limam a ajouté enfin, que la RASD «est une vérité irrécusable dès lors qu'elle est membre fondateur de l'UA à part entière, la cause sahraouie est celle de tous les Africains pour qui elle représente une question de décolonisation devant être réglée par l'organisation d'un référendum d'autodétermination», rappelant que les dirigeants africains sont appelés aujourd'hui plus que jamais, à imposer l'application de leurs décisions à ce sujet notamment après l'adhésion du Maroc à la famille africaine».