Le Maroc s'est retiré avec ses alliés saoudien, qatari et émirati, en raison de la présence d'une délégation de la RASD à cet important rendez-vous politique et économique. Une décision qui aura des conséquences directes sur son retour dans l'Union africaine. L'Union africaine n'a pas cédé au chantage du Maroc et de ses amis du Golfe qui avaient conditionné leur participation au 4e sommet Afrique-Monde arabe de Malabo, en Guinée équatoriale, par l'exclusion pure et simple de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) de cette importante rencontre intercontinentale. "Ce résultat traduit la cohésion de l'Afrique et réaffirme que le continent africain est toujours prêt à déjouer toute tentative visant sa déstabilisation, il s'agit là d'une réponse cinglante à tous ceux qui veulent diviser le continent", a déclaré le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel. "Les manœuvres du Maroc étaient vouées à l'échec face à la ferme volonté africaine", a ajouté M. Messahel, soulignant que le "Maroc, en tant que pays voisin, veut adhérer à l'UA, mais il vient de démontrer encore une fois qu'il n'affiche pas une réelle volonté pour ce faire". Dans une déclaration à Radio Algérie Internationale, le ministre a estimé que la tentative du Maroc d'expulser la République sahraouie du sommet "était vaine face à la résistance de tous les pays africains sans exclusive", soulignant qu'"aucun pays africain n'a émis de réserves sur les principes de la Charte de l'UA". M. Messahel n'a toutefois pas oublié d'appeler le Front Polisario et le Maroc à "s'engager dans un dialogue politique direct afin de permettre au peuple sahraoui d'accéder à son autodétermination, conformément aux résolutions des Nations unies", a rapporté l'APS, à l'issue de ce sommet qualifié de réussi par les participants, en dépit du chantage exercé par Rabat et ses alliés du Golfe, dont l'attitude partiale traduit comme toujours leur hypocrisie vis-à-vis de l'Algérie. "Les valeurs et principes qui gouvernent l'Union africaine (UA) ne sauraient en aucun cas être négociables ou matière à compromis", a réagi de son côté l'Union africaine dans un communiqué. La demande marocaine d'exclure la RASD de ce sommet a été "catégoriquement" rejetée par les pays africains qui ont, à juste titre, insisté sur le respect de l'Acte constitutif de l'UA. En effet, l'article 29 de l'Acte constitutif de l'Union fixant les conditions de l'adhésion stipule qu'un pays qui veut adhérer à l'UA doit faire une demande qui doit être remise au président de la commission de l'UA. Si cette demande reçoit l'accord de 28 pays (majorité simple), ce pays est admis, "mais sans conditions". L'Union africaine, qui a insisté sur la participation de la RASD aux travaux du sommet, a toujours soutenu le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. La RASD a adhéré en 1982 à l'Organisation de l'Union africaine (OUA). Le Maroc s'en est retiré en 1984. Pour rappel, le Maroc a formulé en septembre 2016 une demande d'adhésion à l'UA, dont la RASD est membre fondateur, cette demande doit être compatible avec l'Acte constitutif de l'organisation panafricaine et le plein respect des frontières héritées de l'ère coloniale, avait indiqué récemment le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek. "Si le Maroc souhaite l'adhésion à l'Union africaine, il doit se conformer aux résolutions de l'Union africaine et de l'ONU concernant le Sahara occidental", a-t-il ajouté. Lyès Menacer/Agences