La présidente de l'Observatoire des ressources naturelles du Sahara Occidental, Western Sahara Ressource Watch (WSRW), Joanna Allan, a affirmé lundi à Londres, que le défis à présent pour l'observatoire est de se battre pour faire appliquer la loi après la décision de la justice européenne d'exclure le territoire sahraoui occupé du commerce marocain avec l'Union européenne (UE). «La décision de la Cour européenne s'apparente à une victoire d'un combat entre adversaires de forces inégales, et il nous reste à présent de concentrer nos efforts pour imposer son respect», a déclaré Joanna Allen, qui assure la présidence tournante de WSRW, et qui est membre actif de sa branche britannique, Western Sahara Campaign UK, à l'APS. Le 21 décembre 2016, un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait conclu que les accords d'association et de libéralisation établis entre l'UE et le Maroc ne sont pas applicables au Sahara Occidental en raison de son statut spécifique garanti par la charte des Nations unies. Mme Allan a précisé que l'arrêt a «‘clairement signifié que les produits du Sahara Occidental ne peuvent pas être inclus dans les accords commerciaux UE-Maroc sans le consentement du peuple sahraoui, que le Sahara Occidental ne peut pas être considéré comme administré de facto par le Maroc et que le Front Polisario, qui a déposé la plainte, est effectivement le représentant du peuple sahraoui». «C'est une triple défaite pour le Maroc», a affirmé la britannique, Joanna Allan, qui a estimé que les tentatives du ministère marocain de l'Agriculture d'inciter les membres de l'UE à passer outre cette décision «font penser à une crise de colère d'un enfant de mauvaise humeur, sans plus». Elle rappelle que le commissaire européen chargé de l'action pour le climat et l'énergie, Miguel Arias Canete, avait clairement déclaré que l'Union européenne (UE) tiendra désormais compte du statut «distinct et séparé» du territoire du Sahara Occidental dans ses échanges avec le Maroc en matière d'énergie renouvelable, ce qui «indique bien un changement de position de la Commission européenne en ce qui concerne le Sahara Occidental». «La Commission reconnaît maintenant le statut séparé et distinct du territoire du Sahara Occidental occupé par le Maroc», a-t-elle relevé. «La décision de la CJUE a été une grande victoire pour le peuple sahraoui. En ce qui concerne WSRW, nous avons maintenant un précédent juridique clair auquel nous pouvons nous référer dans notre travail de lobbying, pas seulement vis à vis des institutions de l'UE, mais aussi pour toutes les sociétés et tous les Etats activant illégalement au Sahara Occidental occupé sans le consentement des Sahraouis», a affirmé Joanna Allan. La CEAS-Sahara réclame le respect des résolutions internationales relatives à la décolonisation du Sahara Occidental La coordination espagnole des associations amies avec le peuple sahraoui (CEAS-Sahara) a demandé au ministre espagnol des Affaires étrangères, Alfonso Dastis, de saisir l'opportunité de sa visite officielle mardi au Maroc pour demander au roi de «respecter les résolutions internationales relatives à la décolonisation du Sahara Occidental». Dans une lettre ouverte adressée au chef de la diplomatie espagnole, dont une copie a été transmise à l'APS, la CEAS-sahara a souligné que cette visite du chef de la diplomatie espagnole au Maroc doit constituer une bonne opportunité pour transmettre les exigences du peuple espagnol qui demande au roi du Maroc de «respecter le droit à l'autodétermination au Sahara Occidental, reconnu par l'ONU comme étant un territoire non autonome». La CEAS a également indiqué que «l'Espagne a une dette envers les Sahraouis et reste la puissance administrante responsable du processus de décolonisation du Sahara Occidental» tout en exigeant par ailleurs et dans une première étape «l'arrêt immédiat de l'exploitation et de l'exportation des ressources naturelles du Sahara Occidental conformément à l'arrêt de la Cour de justice européenne qui dit clairement que l'accord commercial UE-Maroc est inapplicable au Sahara Occidental».