Emmanuel Macron, candidat d'En Marche, vient de réveiller le minotaure qui sommeillait au fond des abîmes de l'histoire de la colonisation française en Algérie. En déclarant que la colonisation était un «crime contre l'humanité», il vient de susciter l'ire de plusieurs personnalités politiques. Les responsables Républicains mais aussi du FN ont vertement condamné les propos du candidat d'En Marche !, Emmnauel Macron, faisant figure d'adversaire principal aussi bien pour François Fillon que pour Marine Le Pen. Dans ce contexte, François Fillon n'a pas manqué d'attaquer l'ancien locataire de Bercy en déclarant les propos de Macron, sont indignes d'un candidat à la présidence de la République. Soulignant à l'occasion les propos paradoxaux de Macron : «Il y a quelque temps, monsieur Macron trouvait des aspects positifs à la colonisation. Ca veut dire que Macron n'a aucune colonne vertébrale. Il dit simplement ce que ceux qui l'écoutent veulent entendre.» Pour sa part, l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a dénoncé ce qu'il considère comme une manœuvre du candidat Macron. «Opposer les Français, ressortir ces histoires pour diviser, pour remobiliser, je vois bien les soucis électoraux qu'il y a derrière tout ça. Ce n'est pas digne d'un chef d'Etat d'aller agiter des cicatrices qui sont encore très douloureuses», a-t-il dit sur BFMTV. Suite à ces réactions Macron a rétorqué dans un entretien accordé au Figaro : «Je ne suis ni dans la repentance, ni dans le refoulé. Il faut nommer ce qui a été fait de mal, et reconnaître ce qui a été fait de bien. Je ne veux pas faire d'anachronisme ni évidemment comparer cela avec l'unicité de la Shoah, mais la colonisation a, bel et bien, comporté des crimes et des actes de barbarie que nous qualifierions aujourd'hui de crimes contre l'humanité (...) Une France, aujourd'hui bloquée par les passions tristes de son histoire.» Des propos qui en disent long sur le refoulé colonial.