La réunion ministérielle de concertation entre l'Algérie, la Tunisie et l'Egypte, sur la situation en Libye, s'est poursuivie hier à Tunis sur fond de mobilisation des pays voisins, et ce pour «surmonter les obstacles» entravant le dialogue interlibyen en vue d'un règlement politique et global de la crise libyenne. L'Algérie a longtemps réitéré sa position pour un dialogue politique dans le règlement du conflit libyen. Une résolution qui a été soutenue lors de la réunion ministérielle de concertation sur la situation tenue dimanche jusqu'à hier à Tunis. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est entretenu la veille avec les ministres tunisien et égyptien des Affaires étrangères, respectivement Khemaies Jihnaoui et Samah Choukri. Les trois parties sont appelées à définir le rôle de chaque pays dans le rapprochement de points de vues entre les parties libyennes, de converger leurs approches respectives, afin de faire avancer le processus actuel devant conduire à la consolidation de l'accord politique et garantissant, par la même, le succès du sommet sur la Libye prévu à Alger. C'est dans ce cadre que le président tunisien, Béji Caïd Essebsi, s'est dit disposé à recevoir les différents antagonistes libyens, n'écartant pas la possibilité d'une éventuelle visite du maréchal Hafter en Tunisie pour tenter de débloquer la situation en Libye. « La Tunisie reste sur sa position rejetant toute intervention militaire en Libye», a affirmé Essebssi, assurant que «la solution politique demeure le meilleur moyen de prévenir d'éventuelles complications, voire une longue guerre civile libyenne». La réunion ministérielle de concertation, Algérie-Tunisie-Egypte, s'est articulée, selon la partie tunisienne, autour de quatre principaux axes : «Amener les Libyens, toutes sensibilités politiques confondues, au dialogue, rejeter toute solution militaire (...), et inviter les protagonistes libyens à aplanir les litiges». Longtemps décidée sur la résolution politique, l'Algérie a consentis, à la demande des parties libyennes, des efforts intenses pour aider à ce rapprochement, et à trouver des solutions aux différends qui les opposent. «L'Algérie reste déterminée à œuvrer dans ce sens pour qu'une solution définitive soit trouvée et permettre le rétablissement de la sécurité et de la stabilité dans ce pays», avait affirmé samedi le ministère des Affaires étrangères. «C'est dans ce sens et à la demande des parties libyennes qui se sont rendues en Algérie ces dernières semaines, qu'une tournée dans plusieurs régions libyennes de M. Messahel est programmée dans les prochains jours», selon la même source. Le ministre avait récemment mis en exergue l'importante contribution de l'Algérie visant au rapprochement entre les parties libyennes, ainsi que son action constante en faveur de la solution politique durable, à travers le dialogue inclusif, la réconciliation nationale, loin de toute ingérence extérieure et l'impératif de mutualiser les efforts des libyens pour bâtir des institutions fortes et légitimes, notammentune armée nationale unifiée. Les dirigeants libyens sont parvenus, à l'issue d'une série de rencontres tenues dans plusieurs pays voisins dont l'Algérie, l'Egypte et la Tunisie, à un accord consacrant plusieurs constantes nationales «indéniables et immuables dont la préservation de l'unité de la Libye et de son intégrité territoriale», ainsi que les exigences actuelles impliquant l'établissement d'un Etat fort qui jouit d'institutions solides, d'un peuple uni et d'une armée opérationnelle. «Bannir toute forme d'ingérence étrangère dans les affaires internes libyennes, cesser l'effusion du sang libyen, s'engager à instaurer un Etat civil, démocratique et moderne, outre le rejet de toute forme de marginalisation et d'exclusion, la consolidation de la réconciliation nationale et la lutte contre l'extrémisme et le terrorisme». Telle était la vision partagée des participants à ces différentes rencontres.