La capitale tunisienne a abrité, hier, une réunion tripartite des chefs de la diplomatie algérienne, tunisienne et égyptienne, avec pour ordre du jour la crise libyenne. Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et des Etats de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a fait part des résultats des contacts et des échanges qu'il a eus ces dernières semaines avec les acteurs libyens, dont les derniers étaient les représentants de la coordination des forces de l'ouest et du sud libyens. M. Messahel, qui sera reçu aujourd'hui par le président tunisien Béji Caïd Essebsi, s'est rendu en Tunisie en vue de préparer le sommet tripartite des chefs d'Etat des pays voisins de la Libye, prévu pour mars à Alger, comme l'a indiqué la semaine dernière une source diplomatique proche de ce dossier. Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Chokri, sera également reçu par le président tunisien, a indiqué la présidence tunisienne. Une conférence de presse aura lieu en fin de matinée pour exposer les résultats de la réunion d'hier et de cette rencontre avec M. Essebsi, a précisé la même source. Concernant la réunion d'hier, le ministre tunisien des Affaires étrangères, Khemaies Jihnaoui, et son homologue égyptien, Samah Choukri, ont exposé aussi les résultats des efforts engagés par leurs deux pays en faveur d'une solution politique de la crise libyenne, a indiqué Ahmed Abou Zeïd, porte-parole du ministère des Affaires étrangères égyptien, dans un communiqué qu'il a publié sur la page Facebook de son ministère. "Les ministres ont examiné, au cours de la réunion, les résultats des contacts et des négociations menés par les trois Etats avec les différentes composantes de la scène politique libyenne en vue de rapprocher les points de vue entre eux", lit-on dans le communiqué en question. Pour les trois pays, il y a urgence d'agir pour "la création des conditions appropriées pour le rassemblement des protagonistes Libyens" afin de mettre en place "les bases d'une solution politique consensuelle de la crise que traverse ce pays frère, de préserver l'unité de son territoire et son intégrité territoriale, d'appuyer ses institutions, ainsi que les espoirs et les aspirations de son peuple", a ajouté M. Abou Zeïd. Pour rappel, l'Algérie défend le principe d'une solution politique de la crise libyenne, en optant pour un dialogue interlibyen inclusif, à l'exception des groupes terroristes affiliés à l'autoproclamé Etat islamique (Daech) ou à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Elle est soutenue dans sa démarche par la Tunisie qui se sent, plus que les autres, menacée par le chaos libyen. Quant au Caire, sa proximité avec le controversé maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle l'est de la Libye, frontalier avec l'Egypte, est sujet à de nombreuses inquiétudes, en raison du refus de ce dernier de reconnaître le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) de Fayez al-Serraj dans la configuration édictée par l'accord de paix de Skhirat (Maroc) du 17 décembre 2015. L'ancien général, le gouvernement parallèle et le Parlement élu exilés à Tobrouk (est) sont également opposés au GNA. Un projet d'accord, en quatre points, a été soumis par Le Caire aux deux parties libyennes pour tenter de relancer le processus de paix, en panne depuis plusieurs mois. Mais pour le moment, les lignes n'ont pas bougé d'un iota. Lyès Menacer