Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, s'est engagé, mardi, à Tizi Ouzou, à aider et accompagner les autorités locales à réaliser un musée, à Beni Yenni, village natal de l'écrivain, linguiste et anthropologue, Mouloud Mammeri, pour, a-t-il indiqué, «préserver son œuvre et perpétuer son travail et son parcours». Par devoir, a-t-il dit, de reconnaissance et de fidélité à l'engagement et à la préservation de son œuvre de la disparition. S'exprimant au lancement des festivités commémoratives du centenaire de la naissance de l'écrivain, linguiste et anthropologue, Mouloud Mammeri qu'organisent la direction de la culture et l'association locale Talwith, en collaboration avec l'université Mouloud Mammeri et autres établissements culturels de la wilaya. Mr Mihoubi a déclaré que ce musée sera dédié à la mémoire de Mammeri et de tout son parcours et son œuvre. « Mouloud Mammeri est une personnalité à la fois nationale et universelle qui a mis toute sa vie au profit de la culture et de l'identité nationale dans toute sa profondeur», a-t-il indiqué. La célébration de ce centenaire, placée sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se veut, a poursuivi Mr Mihoubi, une occasion pour mettre en évidence sa contribution à la préservation de l'identité nationale amazighe et le patrimoine immatériel à travers son travail de recherche et d'investigation. Le représentant du gouvernement qui a participé, aux côtés du wali, Mohamed Bouderbali, à la cérémonie de recueillement organisée à sa mémoire à l'occasion du 28e anniversaire de la disparition de l'écrivain-anthropologue, a fait cas de l'organisation, durant la présente année 2017, de manifestations à travers plusieurs wilayas du pays par le Haut-commissariat à l'amazighité (HCA), le Centre national de recherche préhistoriques et anthropologiques et historiques (CNRPAH) et le ministère de la Culture. « L'année 2017 sera l'année de Mouloud Mammeri », a affirmé M Mihoubi. Pour sa part, le secrétaire général du HCA (Haut-commissariat à l'amazighité), Si El Hachemi Assad, a estimé que les travaux scientifiques dans le champ de l'amazighité demeurent incontournables. «Mouloud Mammeri, qui a beaucoup œuvré pour la préservation et le développement de la langue amazighe à travers ses recherches et travaux sur la grammaire, les méthodes d'enseignement de la langue et le dictionnaire dans lequel il a regroupé le vocabulaire des différents dialectes amazighes, est à ce jour, considéré comme le pionnier de tamazight », a-t-il dit. Pour M.Assad, l'organisation d'une telle manifestation d'envergure, n'est que le signe évident de l'aboutissement d'un combat de toute une vie, couronné par la reconnaissance nationale de tamazight et son officialisation récente dans la Constitution. « La célébration du Centenaire de la naissance de Mouloud Mammeri, sous le haut patronage du président de la République, est un autre signe de reconnaissance à l'égard de ce grand auteur ». Lui rendre hommage est non seulement un devoir de mémoire et un acte de reconnaissance, mais aussi un moyen indéniable de continuer à œuvrer pour impulser et multiplier les recherches dans les domaines de la langue et de la littérature amazighe, a poursuivi M Assad qui a fait cas de trois grands projets à concrétiser. Dont la réédition de toutes les œuvres de Mouloud Mammeri, la traduction de ses œuvres en Tamazight et le doublage du film «l'Opium et le bâton» tiré du roman éponyme de l'écrivain.