Evocation n L'Algérie de Mammeri, on la retrouve dans les œuvres qu'il a laissées en guise de testament pour la postérité. Mouloud Mammeri aurait eu cent ans cette année. Né en décembre 1917 durant la grande guerre, au village Taourirt Mimoun dans la commune des Ath Yanni, il est mort accidentellement un mois de février 1989. Pour marquer le centenaire de sa naissance de nombreuses activités sont inscrites à un programme culturel qui s'étalera sur plusieurs mois. Ainsi, les festivités devant marquer la célébration du centenaire de la naissance de l'écrivain, anthropologue et linguiste Mouloud Mammeri débuteront fin février prochain. Le lancement du programme de commémoration aura lieu à l'occasion du 28e anniversaire de la disparition de Da l'Mouloud et les différentes activités qui seront retenues dans ce cadre se poursuivront jusqu'au 28 décembre 2017 qui correspond au jour de sa naissance en 1917. Cet hommage d'envergure nationale, à «la hauteur de la personnalité et du travail de Mammeri», sera mené par le Haut commissariat à l'amazighité (HCA) en collaboration avec les secteurs de la culture, de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Entre autres activités programmées à cet effet, on peut citer des journées d'études, des colloques, des expositions et des caravanes qui sillonneront les quatre coins de la wilaya deTizi Ouzou. L'Algérie de Mammeri, on la retrouve dans les œuvres qu'il a laissées en guise de testament pour la postérité. Ecrivain, poète et anthropologue, l'homme a toujours dérangé pour s'être investi en tant que spécialiste et universitaire dans ce qui est l'essence même de la culture non pas seulement de son pays mais de l'ensemble de cette partie de l'Afrique : l'identité amazighe. Pour cela, l'homme de lettres à eu à subir nombre de vicissitudes pour son engagement à vouloir ressusciter par des travaux de recherche, l'identité amazigh ou berbère, héritage millénaire des pays du Maghreb. Un travail ayant eu bien des décennies après, pour la postérité de la mémoire de Mouloud Mammeri et d'autres grands hommes s'étant impliqués en ce sens, un enchaînement heureux du fait des conséquences positives sur les tiraillements qui depuis l'Indépendance ont contribué à vouloir nier les racines algériennes. Rappelons que si le chant de «Ahellil du Gourara» est désormais classé comme patrimoine culturel universel, c'est à Mouloud Mammeri qu'on doit cette reconnaissance mondiale d'une partie de notre patrimoine immatériel. L'écrivain s'est manifesté dans tous les genres littéraires et didactiques, le roman, le théâtre, la nouvelle, les essais, la traduction et la linguistique. «La colline oubliée», «Le sommeil du juste», «L'opium et le bâton», «La traversée», sont les récits phares de Mammeri dont deux ont été adaptés au cinéma. Perçu comme le chantre de tamazight, aucune recherche ou travail approfondi se rapportant à cet axe ne peut se réaliser sans consulter la somme de textes didactiques qu'il a publiés. A cet égard, Mammeri à déclaré un jour : «Elle est une des composantes de la culture algérienne, elle contribue à l'enrichir, à la diversifier...» Mouloud Mammeri à l'image d'Assia Djebar, Kateb Yacine, Mohamed Dib, Mouloud Feraoun et d'autres grands auteurs nationaux de stature universelle sont malheureusement confinés même en ce 21e siècle, à une région spécifique, la leur. Pourtant, tous dans leur totalité ont eu pour inspiration créative romanesque, malgré l'utilisation du français, la réalité algérienne, toujours la situation sociale algérienne.