Ce n'est pas la première fois que le Maroc est désigné comme l'un des plus importants producteurs de cannabis au monde. Cette fois, c'est le département d'Etat américain qui soulève la problématique de l'ampleur de la culture de cannabis, et le fait que ce pays soit devenu l'une des plus importante zone de transit de la cocaïne destinée au marché européen. Le hic est que notre pays pâtit de cette production très importante qui est estimée à 700 tonnes métriques selon les chiffres publiés par le département d'Etat US en 2017 dans son rapport, ce qui potentiellement équivaut à 23% du PIB marocain estimé à 100 milliards de dollars. Colossal trafic comparativement à la culture artisanale qui a toujours caractérisée ce pays dans l'élevage du pavot. Le commerce de la drogue a représenté 23% du PIB en 2016, soit l'équivalent de 23 milliards de dollars US faisant de ce voisin le premier producteur et exportateur de cannabis au monde. Les narcotrafiquants n'hésitent plus à utiliser le sol algérien pour le transit, pas seulement, étant donné que d'importantes quantités de kif sont destinées au marché local. Qui dit drogue, ne peut occulter le blanchiment d'argent généré par les profits faramineux du commerce illégal du cannabis et de la cocaïne, puisque «les fonds sont facilement blanchis grâce aux transactions immobilières et l'acquisition de produits de luxe comme les bijoux, ou les véhicules haut de gamme», précise le rapport du département d'Etat, ajoutant que «les banques offshore situées dans la zone franche de Tanger sont devenues un véritable trou noir de la finance marocaine». S'appuyant sur les rapports de l'Unité marocaine du traitement du renseignement financier (UTRF) qui confirment l'utilisation de cette zone franche dans le blanchiment d'argent, il est précisé que «devant l'incapacité du gouvernement marocain à lutter contre ce fléau qui a pris des proportions importantes, il est préconisé par la société civile la création d'une agence de lutte contre le trafic de drogue». Le rapport précise que l'administration américaine chargée de la lutte contre la drogue (DEA) a ouvert en février dernier à Rabat son premier bureau régional en Afrique mais l'absence d'un accord bilatéral d'extradition rend la tâche difficile à DEA. Au Maroc, 19.000 personnes sont en détention pour des affaires liées au trafic de drogue, soit 25% du nombre des détenus dans ce pays, selon le rapport.