Deux réseaux pour la surveillance des habitats marins ont été installés à l'île de Rachegoune, située à 8 km du port de pêche de Béni-Saf (Aïn Témouchent), a-t-on appris auprès de l'expert en biologie marine qui a participé à ce projet, Mouloud Benabdi. Il s'agit de réseaux qui visent à surveiller l'évolution de deux espèces végétales marines, l'herbier de Posidonie et coralligène, considérés comme des habitats clés dans cette île, a-t-il indiqué, ajoutant que cette action s'intègre dans le cadre de la mise en œuvre des plans d'actions pour la conservation des habitats, initié par le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement. Ces systèmes de surveillance, réalisés dans le cadre d'un projet du ministère en partenariat avec l'établissement d'Aires spécialement protégées d'importance méditerranéenne (ASPIM), intitulé «île de Rachegoune cartographie des habitats marins clés de Méditerranée et initiation de réseaux de surveillance», ont également pour mission de définir d'éventuelles menaces auxquelles ils sont exposés pour mieux anticiper les interventions, a-t-il ajouté. Un état zéro de l'herbier de Posidonie et du coralligène a été établi par une équipe de scientifiques et remis aux initiateurs du projet, pour notamment poursuivre la surveillance une fois l'île classée, a-t-il encore fait savoir. Le classement de l'île n'est pour l'instant qu'un projet, a noté Benabdi ajoutant que plusieurs menaces pèsent sur ce site riche en biodiversité et très fragile, notamment la pollution et la surexploitation de ses ressources halieutiques. En plus d'être un site d'une biodiversité remarquable, l'île de Rachegoune, appelée aussi «Ras Achegoun» ou encore «Layella» a une grande valeur historique constituant autrefois un lieu de transit et de séjour pour les commerçants phéniciens.