Une fois n'est pas coutume Pour la première fois dans l'histoire de l'ONU, un rapport publié en son nom accuse Israël de soumettre les Palestiniens à un régime d'apartheid. Ce document, dévoilé mercredi 15 mars à Beyrouth, émane de l'ESCWA (Economic and Social Commission for Western Asia), l'une des cinq commissions régionales des Nations unies, chargée des questions économiques et sociales dans le monde arabe, dont le siège se trouve dans la capitale libanaise. Il a été rédigé, à la demande de cet organe, par deux spécialistes de droit international, connus pour leur hostilité à la politique d'occupation israélienne : Richard Falk, professeur à l'université de Princeton et ancien rapporteur de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés ; et Virginia Tilley, professeur à l'université de l'Illinois, auteur, dans les années 2000, de nombreuses recherches en Afrique du Sud. Leur rapport d'une soixantaine de pages, dont le secrétaire général de l'ONU s'est dissocié, affirme qu'«Israël a mis en place un régime d'apartheid qui institutionnalise de façon systématique l'oppression raciale et la domination du peuple palestinien dans sa totalité». Pour les auteurs, le système de discriminations pesant sur les Palestiniens est constitutif du crime d'apartheid, tel que définit par la Convention internationale anti-apartheid de 1973. Ce texte, endossé par l'Assemblée générale de l'ONU – mais que beaucoup de pays occidentaux, dont la France, n'ont pas ratifié – définit l'apartheid comme des «actes inhumains, perpétrés dans le but d'établir et de maintenir la domination des membres d'un groupe racial sur les membres d'un autre groupe racial et de les opprimer systématiquement». En conclusion, le rapport de l'ESCWA recommande que la Cour internationale de justice de La Haye se prononce sur la question. Il appelle aussi les pays membres de l'ONU à soutenir la campagne BDS («boycottage, désinvestissement, sanctions») pour faire pression sur Israël. Cette initiative de la société civile palestinienne a été jugée illégale en France en 2015 par un arrêt de la Cour de cassation. Un fou en délire Benjamin Netanyahou persiste à voir l'Iran comme l'héritier de la Perse biblique, façon de démontrer que Téhéran voudrait, selon lui, la destruction du peuple juif. Le ministre des Affaires étrangères iranien dénonce une falsification de l'histoire. Dans le sillage des «fake news», voici la «fake history», que l'on peut traduire par «Histoire falsifiée». Se saisissant du concept de «post-vérité» ambiant, le ministre des Affaires étrangères iranien a ainsi dénoncé la «fausse Histoire» – l'histoire falsifiée –, ainsi que la «bigoterie» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Ce dernier accuse l'Iran de vouloir, par essence, la destruction du «peuple juif», du fait même de son lien historique avec l'empire perse de l'Antiquité. Dernier épisode en date, une vidéo du chef du gouvernement hébreu lors de la fête juive du Pourim le 12 mars dernier, laquelle célèbre, selon la tradition juive, la victoire des juifs contre Haman, un vizir de l'empire perse du Ve siècle avant J.-C.