Plusieurs obstacles ont entravé la mise en service de la station de traitement de lixiviat acquise en 2014, a expliqué le directeur de l'Environnement, Mohamed Mekakia. Ainsi, le traitement du lixiviat, nuisible à l'environnement, pourrait être résolu par l'exploitation d'une station spécialisée à Oran, réceptionnée en 2014, selon des spécialistes qui saluent la réalisation de trois Centres d'enfouissement technique (CET) ayant permis de pallier significativement aux décharges sauvages. D'abord, une installation électrique défaillante et ensuite une explosion de biogaz survenue dans un casier fermé du CET en juin 2015. La directrice de l'EPIC CET Oran, Mme Dalila Chellel estime, pour sa part, que le démarrage de cette station a accusé «beaucoup de retard et qu'il est temps de la mettre en marche, de traiter les quantités de lixiviat stockées et d'expérimenter sa technologie adoptée, celle de l'osmose inversé, et penser à des solutions substitutionnelles ou complémentaires pour le traitement.» Le problème de lixiviat n'est pas propre à la wilaya d'Oran. «Il touche l'ensemble du territoire national puisque il n'y a que quelques CET disposant actuellement de stations de traitement de cette substance : Alger et Boumerdès. Dans les CET, ces affluents se forment dans les casiers - des excavations de plusieurs centaines de mètres imperméabilisées à l'aide de géo-membranes - encore ouverts, qui contiennent des centaines de tonnes de déchets suite aux chutes de pluies. Ils sont évacués des casiers pour ne pas prendre la place des déchets et stockés dans des bassins en attendant leur traitement», explique la directrice de l'EPIC CET Oran. La wilaya d'Oran a bénéficié de trois CET pour prendre en charge quotidiennement quelque 1.800 tonnes de déchets, ce qui a permis l'éradication d'une vingtaine de décharges sauvages. C'est une véritable avancée enregistrée dans ce domaine pour la wilaya, a souligné Mme Chellel estimant toutefois qu'il est temps de se pencher sur le traitement du lixiviat. Alors qu'une station de traitement de lixiviat a été réceptionnée, en 2014 par la direction locale de l'environnement, l'EPIC CET Oran continue à stocker de grandes quantités de lixiviat sans les traiter, a relevé Mme Chellel, s'interrogeant sur les raisons du retard pour sa mise en exploitation. C'est au CET de Hassi Bounif, qui reçoit plus de 1.400 tonnes de déchets par jour que le problème de lixiviat se pose le plus. Avec un casier ouvert, le phénomène s'accentue en hiver, à cause des eaux de pluie, ce qui génère des quantités énormes de jus de poubelle, allant jusqu'à 150 m3 par jour, explique la même responsable. Le stockage de ces déchets fortement pollués et polluants dans les bassins n'étant pas une solution durable, leur traitement devient une nécessité, insiste la même responsable. Entre autre, le directeur général de l'Agence nationale des déchets (AND), Karim Ouamane a indiqué qu'il est question d'équiper tous les CET du territoire national de stations de traitement lixiviat, sachant que 98 CET sont en exploitation à l'échelle nationale et qu'une centaine d'autres sont en cours d'étude ou de réalisation. Le ministère des Ressources en eau et de l'environnement, nous a chargé d'équiper tous les CET en unités de traitement de lixiviat, a-t-il affirmé, ajoutant que l'Etat est en train de compléter son concours par rapport à la prise en charge des problématiques liés aux biogaz et aux lixiviats au niveau des CET. Sans avancer de délai pour l'équipement des CET en station de traitement de lixiviat, le même responsable a souligné que la procédure de marchés publics est en cours. A noter enfin que le lixiviat, communément appelé jus de poubelle, résulte de la percolation des eaux de pluies à travers des amas de déchets. Ces affluents sont souvent chargés de molécules toxiques qui nécessitent un traitement spécifique pour éviter une contamination du sol et des nappes phréatiques, expliquent les spécialistes.