Le secrétaire général du FLN était ce dernier mercredi au théâtre Azzedine-Medjoubi Annaba. Le lieu s'est avéré exiguë pour contenir les centaines de militants et sympathisants de ce parti politique. Hormis cette allusion «que l'on ne s'avise pas de toucher à un seul militant du FLN», qu'il a exprimée et qui vaut son pesant d'or, Djamel Ould Abbes n'a rien apporté de nouveau de ce qu'il avait déjà ressassé lors de rassemblements similaires dans les wilayas qu'il a visitées. Rappelons qu'avant de prendre le secrétariat général du FLN en 2016, il fut de 2001 à 2010, ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la communauté nationale à l'étranger avant de devenir de 2010 à 2012 celui de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière. Il reste tout de même qu'à Annaba ce mercredi, Ould Abbes paraissait prendre à son compte le principe qui veut qu'un homme politique utilise des messages codés à l'adresse de ses adversaires. Et c'est ce qu'il semble avoir appliqué. Dans l'après-midi de ce mercredi, il a parlé de choses et d'autres, mais sans évoquer aucun des sujets sur lesquels le peuple l'attend. C'est-à-dire l'économie, la justice sociale et la justice tout court. L'ancien membre du gouvernement a accentué le principe du silence bruyant. «Je suis un homme politique, je sais ce que c'est que la communication politique, je ne peux rien dire», paraissait-il vouloir faire comprendre à ceux qui l'écoutaient. Pour certains cadres de son parti, les propos d'Ould Abbes impliquent qu'il faudra encore attendre le lendemain des législatives avant de découvrir le fond de ses pensées. Pour celui qui, habituellement, se lâche dans les déclarations tous azimuts, il a étonné plus d'un. Dans sa courte intervention à Annaba, il a tenté de séparer le bon grain de l'ivraie des activités de son parti, de dissocier la logique politique de la logique objective. Une chose est certaine, entre les murs de La Coquette, l'actuel SG du FLN ne s'est pas laissé aller à des confidences. Il n'a pas cru nécessaire d'éclairer l'opinion publique nationale en général et ses militants en particulier sur ce qui se trame dans le haut lieu. En exprimant à chaque fois sa vassalité au pouvoir en place, et en affirmant à chaque tournure de phrase que le FLN est le pouvoir et inversement, l'actuel secrétaire général du 1er parti politique en Algérie a annoncé les couleurs de ce que à quoi devraient aboutir les prochaines législatives. Il a, à maintes reprises, souligné les bienfaits que les candidats du FLN, ne manqueraient pas de créer une fois élus à la majorité à l'APN. Avant et durant son intervention durant laquelle il n'a pas cessé de louer la tête de liste Boudjema Talai, il n'avait pas accordé un seul regard ou exprimé un seul mot sur Baha Eddine Tliba le député sortant et N° 2 de la liste des candidats FLN de Annaba pour les législatives 2017. Présent, dans la salle, élu député en 2012 sous les couleurs FND avant de rallier le FLN, Baha Eddine Tliba a tenté de se mettre sous les feux de la rampe. Il aurait déboursé des milliards pour s'accaparer de la 2ème place sur la liste des candidats FLN. Lors du meeting de ce dernier mercredi, il a dû jouer au coude-à-coude pour disposer d'un siège proche des places d'honneur. De tous les portraits, celui de Tliba est la seule à être dégradée sur l'ensemble des tableaux d'affichage. Mal aimé par la population de la wilaya, son classement sur cette même liste des candidats menée par Boudjema Talai, est un véritable risque électoral. Non seulement en termes de résultat pour le FLN, mais pour également la participation des électeurs de la wilaya de Annaba. Tout concorde à dire que, ne pouvant dire non à la candidature du milliardaire d'El Oued sur la liste de ses candidats, le FLN mise énormément sur la tête de liste Boudjema Talai pour s'attirer les bonnes grâces des électeurs de la capitale de la Seybouse. Très communicatif, l'actuel ministre des Travaux publics et des Transports en congé spécial, pourrait atténuer l'effet néfaste de la présence de son outsider. D'autant qu'à Annaba, il est talonné par d'autres partis politiques engagés dans la course aux législatives 2017. A l'exemple du Parti des Travailleurs de Louïsa Hanoune du P.T ou les trois unionistes de «L'Union Anahda, Adala et Bina» tous deux prévus pour animer leur meeting populaire aujourd'hui samedi.