Le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, veut ouvrir tous les dossiers des structures sportives qui sont sous sa coupe. Après la Fédération algérienne de football où il a démontré qu'il est, et restera, le patron du sport en Algérie, il semble à présent s'intéresser au dossier du Comité olympique et sportif algérien (COA), sauf que l'histoire de ce dossier le renvoie à un chapitre, en l'occurrence à ses déclarations faites après la participation algérienne qui fut catastrophique aux derniers Jeux olympiques. En faisant référence aux promesses du COA faites, notamment avant ces JO sur les résultats qui seraient réalisés, on constatera, hélas que c'est tout le contraire qui s'est produit. Outre l'échec de nos athlètes, il y avait cette fameuse question : comment expliquer qu'une bonne partie des 31 milliards de centimes destinés à la préparation des Jeux olympiques et des Jeux africains, «n'auraient pas été utilisés». Aujourd'hui, et pour la première fois, une demande d'explication à peine voilée est formulée par le MJS. Il avait, on s'en souvient, déclaré en s'appuyant sur des outils de communication, avant même que l'avion spécial de la délégation algérienne n'atterrisse sur le tarmac de l'aéroport Houari-Boumediene, «que son département ne mettrait pas en place une commission d'enquête sur la participation algérienne à ces JO de Rio de Janeiro», qui faisait alors débats à grande échelle. Se disant même «très satisfait des résultats». Ce qui avait d'ailleurs mis à l'aise le chef de la délégation algérienne aux JO qui déclarait aux différents médias et même lors de sa conférence de presse «au lieu d'ordonner une enquête je trouve que c'est une très bonne chose que l'Algérie ait devancé 140 pays au tableau des médailles. Cela dit, les gens ont le droit de penser autre chose... Notre principale satisfaction est d'avoir donné une bonne image de l'Algérie, du début à la fin de ces jeux. Ce qui n'a pas été le cas pour tout le monde, car certains pays participants ont vu leur réputation sérieusement égratignée par des scandales», a-t-il insisté avant de rassurer son monde par ces propos «même le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et le ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould-Ali, se sont dits satisfaits des résultats obtenus, car le plus important à leurs yeux était que l'Algérie donne et laisse une bonne image d'elle à Rio», dira-il. Aujourd'hui, la tonalité change. Le ministre El-Hadi Ould Ali avertit «si Berraf se porte candidat, je serai obligé de laisser faire la commission d'enquête». En évitant de lever le pied sur la communication et éviter à ce que l'information ne traîne le pied, il voudrait aller jusqu'au bout pour que ce qui est attendu par le pays soit dit en toute objectivité. Il n'est pas seul, puisque la Cour des comptes se serait aussi mise en scène pour égratigner la gestion de Mustapha Berraf, chassant les hésitations et les doutes. Le ministre se préparerait donc à demander des comptes au président du COA, lequel ne s'attendait presque pas à refaire le match des commentaires et des déclarations joués déjà. Le MJS est tout à fait dans son droit de demander des comptes au Comité olympique et sportif algérien ou à toute autre instance sportive financée par les subventions de l'Etat. Mustapha Berraf réagira en déclarant «je n'ai aucun problème avec le MJS. Bien au contraire, le MJS a le droit de me demander des comptes, de même que n'importe quel officiel qui représente l'Etat algérien. Je suis loyal envers mon pays. Au COA on travaille avec tout le monde pour le bien du sport algérien», indique le président du COA, dont l'écrasante majorité de l'assemblée générale a adopté les bilans financier et moral. Et annonce qu'il est suffisamment armé pour enfourcher son cheval et allé à la conquête d'un autre mandat puisque son médecin traitant, le professeur Nibouche l'autorise à faire partie de la course prévue le 27 mai prochain. «Je suis content, les acteurs du monde sportif étaient nombreux à m'encourager à continuer et je ne suis pas resté insensible à leurs sollicitations. J'ai donc décidé de me porter candidat pour un nouveau mandat à la tête du COA». Comment relancer le sport sur des bases transparentes ? De deux choses l'une, soit nos équipes retrouvent lors de la prochaine saison un meilleur niveau de performance et apparaîtra comme le symbole de cette renaissance, soit au contraire, les performances ne sont pas au rendez-vous et notre sport risque alors de cristalliser les moqueries déjà entendues ça et là dans certains médias, qui ne manqueront pas de faire de notre football en particulier le symbole du naufrage. Sur cette question, le ministre semble averti qu'il n'épargnera plus personne en cas de défaillance dans la gestion du mouvement sportif, ce qui rassure tout le monde.