La députée européenne, Marina Albiol, a exhorté la Commission européenne à rendre compte des fonds octroyés au Maroc dans le cadre de la politique migratoire de l'Union, exprimant ses craintes quant à une utilisation de fonds européens pour financer l'entretien du «mur de la honte», érigé par le Maroc au Sahara occidental, sur plus de 2 700 km, pour isoler les territoires libérés. Dans une question écrite adressée à l'exécutif européen, l'eurodéputée Marina Albiol, également porte-parole du groupe confédéral de la gauche unitaire européenne /gauche verte nordique au Parlement européen, a exigé «la fourniture d'un compte rendu détaillé pour justifier l'utilisation de chaque centime des fonds alloués» par l'Union européenne (UE) au Maroc dans le cadre du partenariat de mobilité UE-Maroc. En effet, l'UE et le Maroc ont signé en juin 2013 un partenariat pour gérer la migration et la mobilité. Rappelant que le Maroc reçoit depuis 2013, un montant de 200 millions d'euros annuellement de l'UE, la parlementaire a invité la Commission à s'exprimer sur l'existence ou pas d'un mécanisme permettant de contrôler l'utilisation des fonds provenant du budget communautaire pour s'assurer que l'argent du contribuable européen n'est pas utilisé pour financer «le mur de la honte», illégal au regard du droit international. Selon Marina Albiol, il y a plusieurs champs de mines, des clôtures et des bunkers le long de ce mur qui sépare le territoire sahraoui occupé de celui libéré et où quelque 100 000 soldats marocains sont stationnés. «Le coût du maintien d'un tel mur pourrait atteindre les 100 000 euros par jour», a-t-elle précisé. Marina Albiol a regretté, à ce titre, le soutien de l'UE au Maroc qui «occupe militairement le Sahara occidental depuis 1975» et «réprime toute opposition politique et chaque mouvement social sur son territoire», des pratiques «contraires aux droits de l'homme». La députée européenne a invité, en outre, la Commission à faire un bilan des accords conclus dans le domaine de la coopération policière et de contrôle aux frontières avec le Maroc quelle qualifie de «puissance occupante».